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Pour nombre d’établissements d’ éducation prioritaire, les liaisons entre le premier et le second degré sont une réalité et sont souvent porteuses de projets pédagogiques communs.  Dans ce réseau de l’Académie d’Amiens, le comité exécutif du réseau devrait préfigurer un vrai conseil commun, grâce à un travail de fond qui se développe depuis Plusieurs années.

 

Le comité exécutif de notre réseau est composé de 22 membres : les 2 pilotes, le secrétaire du réseau (coordonnateur du réseau issu du primaire et déchargé à mi-temps), les 2 conseillers pédagogiques, les 7 directeurs des écoles du réseau, la principale adjointe, la directrice adjointe chargée de la SEGPA, le gestionnaire du collège, l’enseignante documentaliste et 6 autres professeurs du collège.

Les projets communs, tournant souvent autour de la problématique de la maîtrise de la langue et de la culture scientifique, sont variés et nombreux. Citons aussi les rencontres sportives  ou les « musicales » où chantent et jouent ensemble plusieurs classes de primaire et du collège.  

Genèse du conseil d’école

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L'article 37 de la loi du 8 juillet 2013 a créé un nouvel article L. 401-4 dans le code de l'éducation, qui prévoit la création d'un conseil école collège dans chaque secteur de recrutement d'un collège. Dans notre petit collège (164 élèves)

Cette nouvelle institution a fait l’objet d’une présentation globale et donné lieu à de nombreuses discussions lors du premier comité exécutif du Réseau de Réussite Scolaire, réuni en octobre 2013. Très vite, des inquiétudes quant à la surcharge de travail que ce dispositif allait engendrer se sont fait ressentir. Cependant, suite aux informations communiquées plus largement par les deux pilotes respectifs, notamment lors des conseils d’école au niveau du primaire et du conseil pédagogique au niveau du collège, et au fur et à mesure des échanges, les inquiétudes aujourd’hui semblent s’être dissipées…

 

Il faut dire, qu’à l’instar des nombreuses actions communes menées dans le réseau, des actions concernant les écoles qui ne font pas partie du RRS sont également menées. Ainsi,  le « projet d’intégration des élèves de CM2 » concerne tous les élèves du secteur de recrutement du collège. Ce projet d’intégration a pour objectif de dédramatiser ce cap et de mettre tous les élèves en confiance. Il fait d’ailleurs partie intégrante du contrat d’objectifs du réseau. Il demande un temps important d’échanges, de préparation, d’organisation et il devra être abordé en CEC. D’ailleurs, le temps officiel de réunions ne suffit pas à préparer des projets, notamment sur la méthodologie ou sur l’évaluation.  Plusieurs fois dans l’année les professeurs des écoles et les enseignants du collège sont ainsi amenés à se rencontrer le soir après les cours pour échanger à propos des élèves que CM2 qui vont passer ou sont passés en 6°. Les enseignants du primaire nous accordent volontiers du temps pour nous aider à la constitution des classes de 6°.

Les modalités de son fonctionnement

Comme stipulé dans le décret, le conseil école collège, qui sera présidé par la principale du collège Jean Rostand  et l'inspectrice de l'éducation nationale chargée de la circonscription, proposera ainsi au conseil d'administration du collège et aux conseils des écoles du même secteur dans les semaines à venir, des projets communs déclinés en actions pédagogiques communes.

La composition du CEC, conformément au texte, sera la suivante : la principale du collège ou une de ses adjointes en cas d’absence, l’IEN ou son représentant (un des deux conseillers pédagogiques). Il a été entendu que les personnels désignés par le principal du collège, sur proposition du conseil pédagogique du collège qui s’est réuni en décembre 2013, seraient les professeurs principaux de 6° très largement investis dans des réunions informelles et au nombre de 6 à la rentrée 2014, ainsi que des professeurs volontaires (en veillant à respecter une représentation égale entre les deux degrés)

L’inspectrice de son côté a proposé des noms parmi les enseignants, à raison d’un enseignant par école du secteur, de préférence des professeurs membres du conseil des maîtres. Nous avons également convenu que nous pourrions être amenées à inviter une ou plusieurs personnes selon l’ordre du jour. Par exemple, le ou les assistantes sociales  ou l’infirmière.

20 personnes au total composeront ainsi le prochain conseil Ecole-Collège du secteur de Doullens.

Le Conseil Ecoles-Collège du Doullennais, constituera  en quelque sorte, comme pour tous les autres CEC d’ailleurs, le cadre qui manquait aux relations institutionnelles entre le collège et l’ensemble des  écoles d’origine.

 

 

Les prémices du programme d’actions au collège Jean Rostand

Le premier programme d'actions, dont la mise en œuvre sera effective à compter de la rentrée scolaire prochaine, ne s’éloigne en rien des objectifs et des projets en cours sur le réseau.  Ces différents projets sont également eux-mêmes en cohérence avec les priorités du territoire. Les actions qui seront mises en place répondront bien à l’objectif principal « faire acquérir aux écoliers et aux collégiens, les connaissances et les compétences du socle commun ».

Les thèmes de travail abordés dans le cadre du CEC concerneront en premier lieu les pratiques pédagogiques communes. A cet égard, une première formation sur la démarche d’investigation scientifique est programmée au mois d’avril.  Une seconde, prévue dans le courant du dernier trimestre portera sur la continuité pédagogique des apprentissages. 

La seconde problématique portera sur la mise en place et le suivi des PPRE passerelle, les modalités de validation du socle commun pour les élèves de CM2 entrés en 6° sans avoir validé leur palier 2 y seront largement traitées.

Un troisième volet portera sur la lutte contre l’illettrisme actuellement portée par le dispositif du ROLL. Le ROLL fonctionne cette année sur 3 classes de 6° dont la classe de SEGPA et avec les élèves de l’ULIS. Cette organisation nous permet de profiter de l’expérience des deux professeurs des écoles (ULIS et SEGPA). Ouvrir et permettre cet échange de pratiques pédagogiques entre le primaire et le collège pourraient consolider le dispositif.

 

Un petit tour dans d’autres secteurs de recrutement…

Dans le cadre d’un travail au sein du bassin d’Amiens, un petit sondage auprès de collègues principaux de collège qui m’ont fait l’amitié de répondre à quelques questions, a ainsi pu être réalisé. Parmi les établissements interrogés, 3 sont situés en REP. Comme sur Doullens, les pilotes se sont rencontrés assez tôt au cours du premier trimestre de l’année scolaire, afin d’échanger et d’impulser la création de cette nouvelle instance.

Les impressions recueillies auprès des personnels enseignants sont contrastées. D’un côté la création des CEC a suscité une certaine inquiétude quant au temps de concertation qui vient alourdir des temps de travail déjà forts chargés, Le sentiment de surcharge de travail (exprimé communément par les collègues du primaire et du secondaire), est ressenti au niveau des établissements déjà dotés d’une instance visant le renforcement de la continuité scolaire par comité exécutif. Les personnels d’établissements non placés en REP soulèvent plutôt la problématique des moyens nécessaires à la mise en place d’actions.

D’un autre côté, si la création des CEC a suscité une certaine inquiétude, un certain nombre de remarques positives vient contrecarrer cette tendance.

Les professeurs dont le collège ne possède pas de comité exécutif y voient l’occasion en effet de rencontrer et de travailler avec les enseignants du primaire, de monter des projets visant à faciliter la liaison Ecole-Collège. Certains parlent d’améliorer ainsi l’image du collège et d’éviter un départ d’élèves de CM2 vers le privé ou dans un autre collège public qui serait mieux « côté ». Parmi les actions proposées, celle de l’immersion des professeurs des écoles dans certains cours de 6° revient plusieurs fois, ainsi que des travaux pédagogiques par discipline (en anglais par exemple)

Les personnels des collèges REP, qui bénéficient déjà d’une structure leur permettant de mettre en place des projets facilitant la continuité des apprentissages (le comité exécutif porté par le contrat d’objectifs), voient dans cette nouvelle instance qu’est le CEC, l’occasion de travailler la liaison Ecole-collège avec l’ensemble des écoles d’origine. Plusieurs établissements proposent de mettre en place, des Formations d’Initiatives Locales autour d’échanges de pratiques, des séances de travail sur les  PPRE Passerelles, sur la création d’un CESC commun. Un collège souhaite travailler sur des outils d’évaluation.

La désignation des membres est réalisée au niveau du primaire par les inspecteurs de circonscription. Lorsque les écoles sont en REP, la désignation est principalement portée sur des enseignants (référence texte*), du fait que les directeurs des écoles sont déjà positionnés au niveau des comités exécutifs. (Référence texte*). Au niveau des collèges, on parle plutôt de « professeurs désignés volontaires ». Le nombre de personnes composant le CEC varie au total entre 12 et 31 personnes, selon le nombre d’écoles d’origine.

Les thèmes de travail sont déjà plus ou moins définis pour l’ensemble des secteurs interrogés, mais seuls deux d’entre eux ont déjà élaboré un véritable programme d’actions.