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Le socle ne concerne pas que le monde de l’école

La mise en place du socle commun interpelle directement les projets des collectivités territoriales, puisque le socle intègre des compétences en lien avec des pratiques éducatives qui intéressent ces collectivités dans le cadre des projets territoriaux. Il était important d’avoir ici le regard de l’ANDEV, Association nationale des directeurs d’éducation des villes qui se sent pleinement concernée.

De nombreux intervenants territoriaux interviennent à l’appui de projets pour contribuer aux acquisitions des enfants, dans les domaines sportif, culturel, artistique. Cela peut être des éducateurs  sportifs, des intervenants musicaux, des personnels de musées, des bibliothécaires, des artistes,….. aux côtés des secteurs périscolaires et extrascolaires (centres de loisirs notamment). Pour nous, cela s’inscrit dans un montage de projets en lien avec l’acquisition de compétences du socle commun et menés en commun entre enseignants et intervenants (pas question, bien sûr, du « je confie ma classe à un spécialiste et je corrige les devoirs en fonds de classe »). Loin de confondre les différents temps éducatifs ou de faire de l’occupationnel, il s’agit de construire un continuum d’interventions pour promouvoir l’émancipation de tous et de chacun, dans le cadre de projets éducatifs globaux

Les centres de loisirs accueillant enfants et adolescents ont depuis longtemps adopté des projets éducatifs visant à construire des futurs adultes ouverts, critiques, et solidaires pour faire société et vivre ensemble, le tout dans une dynamique temps libre, distincte de l’école. Ce faisant, ils contribuent en dépit des difficultés liés pour une part à un problème de qualification des intervenants, et en tout état de cause à une trop grande hétérogénéité des profils des animateurs (du CAP à Bac +5), à ces savoir-faire et savoir-être mentionnés dans les piliers 5, 6 et 7 du socle. Pour y parvenir, les équipes d'animation n'hésitent pas non plus à recourir aux compétences de collègues et intervenants qualifiés, comme cela est évoqué plus haut.

Pistes de travail

Il est essentiel que toute la communauté éducative, y compris les parents, ait une vraie connaissance des enjeux du socle commun et ait conscience de l’importance d’une contribution de chacun des acteurs à sa mise en œuvre. Les centres de formation des enseignants (ESPE) doivent inscrire les projets éducatifs locaux comme objet de travail dans leur cursus pour permettre aux enseignants de mieux comprendre l’implication des acteurs éducatifs locaux dans la mise en œuvre du socle.

L es appels à projets issus des projets éducatifs de territoire constituent des moments clés : reliés aux projets d’école et d’établissement, ils permettent de structurer les interventions de chacun au service d’un même objectif en portant reconnaissance des rôles respectifs des acteurs dans les actions. De même, la reconnaissance des temps éducatifs non formels comme champ d’expérience de savoir-faire et savoir-être devrait être explicite dans les textes à venir sur le socle commun.

La question de l’évaluation constitue le leitmotiv de tout projet éducatif qui se respecte : à tel point parfois que les actions sont soumises à une « batterie » d’indicateurs visant à démontrer leur pertinence en soi, au point que l’on en finit par oublier l’objectif fondamental de l’action éducative. On doit  sans doute y travailler collectivement, pour que cette nécessaire évaluation soit vraiment au service des projets et des objectifs poursuivis. Les bilans d’acquisition des compétences doivent impliquer davantage tous les acteurs.

Bernard Meyrand

Contributions d’Hélène Hannoir, Sylvain Benaim, Laure-Hélène Barsac, Nicolas Aury, Laurent Dauty, et Thierry Vasse.