Sylvie Menet et Dominique Séghetchian

Jongler avec les usages différents que les matières font de la langue, c’est ce que les élèves font jour après jour de la maternelle au lycée. C’est ce que nous ferons ensemble avec comme premier objectif de définir des pistes pour mieux les accompagner au quotidien. Nous réfléchirons aussi à l’apport du travail sur la langue –vocabulaire, lexique, pratiques d’écriture, d’oral… – pour l’entrée des élèves dans les disciplines et, dans le secondaire, pour faire des ponts entre les porteurs de ces disciplines.

Rebonds 7

Premier jour et premiers contacts.

Des contacts masqués pour démarrer : nous avons cherché qui se cachait derrière des autoportraits rédigés au moyen de mots communs. Tâche pas si simple qu'elle n'y paraissait puisque pris au jeu, nous avons utilisé les mots autant pour nous dévoiler que pour brouiller les pistes. Pris au jeu aussi, nous nous sommes emparés des mots de la consignes chacun à notre façon.  

Et puis pour poursuivre cette prise de contact, nous avons mis des gestes, puis des mots nous présentant en mémoire. A nous de les transmettre à nos voisins sans erreur.

Enfin ces premiers contacts se sont terminés physiquement par une étreinte ou des bises selon chacun.

Serait-ce un clin d'oeil aux Bisounours auxquels sont rapprochés parfois les enseignants des associations de réflexion pédagogique comme le CRAP ? 

C'est en tous les cas bien drôle et sympathique de lancer cet atelier activité de cette manière.

 

 

Lien vers la vidéo de la machine du 18/08/2017. Comme c'est sur You Tube mais privé, il me faudra vos adresses mail pour partager avec vous.

https://www.youtube.com/watch?v=-6dfM01sGxw&feature=youtu.be

Un exemple pour illustrer les registres de formulation en PJ.

Troisième jour :

Vous amenez vos élèves devant ce paysage, pour qu’ils décrivent1 le lieu ou un de ses éléments dans votre discipline.a) rédigez votre consigneb) rédigez la production attendue ou sa tramec) vos critères d’évaluation

1 La description est un « discours » qui vise à permettre de se représenter ce qui est perçu par autrui. La perception est sensorielle (vue, ouïe etc.) et filtrage par la culture, les émotions etc.

Les textes que j'ai reçus et la photo correspondante sont dans le rebond suivant.

Bien le bonjour à tous,

Nous avons tellement discuté autour des maths et de leur langage que je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous ma dernière trouvaille. Pour moi ce passage du livre de Mickaël LAUNAY, Le grand roman des maths, de la Préhistoire à nos jours, Flammarion 2016, est éclairant. Montrant comment l'apparition d'un langage mathématique spécifique participe du grand mouvement de la Renaissance, il m'a aidée à ne plus concevoir ce langage comme une lubie de matheux, genre c'est comme ça parce que c'est comme ça. Je ne dis pas que je mémorise le contenu de ce que je lis (sans doute parce que c'est sans rapport avec mes pratiques), mais ça légitime totalement ce langage et je crois que si on m'avait expliqué tout ça, cela aurait levé l'obstacle de l'apparence arbitraire pour les repères cartésiens et au-delà les graphes de fonction (vague souvenir du lycée), peut-être même aurais-je été moins hermétique à la physique. Qui sait? Je crois en ma propre éducabilité même si maintenant je baisse les bras faute d'enjeu.

De même le chapitre suivant, intitulé "L'alphabet du monde", m'a intéressé aux N et aux x, y, z en en légitimant l'usage et en levant un obstacle inconscient : dans l'expression "le calcul littéral", l'adjectif n'a rien à voir avec son emploi dans l'expression "au sens littéral" ou avec l'adverbe "littéralement". Pourtant on m'avait bien dit que cela signifiait qu'on y emploie des lettres, mais il manquait la dimension anthropologique de ce savoir.

Bref un livre qui redonne largement de la saveur aux savoirs (expression, me semble-t-il, de Jean-Pierre Astolfi, un ancien président du CRAP).

C'est en pièce jointe. Et je vous souhaite une savoureuse année.

Domie

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