Voici quelques échanges nés des interrogations suscitées par la nécessité d'échanger avec nos élèves sur ces moments douloureux.

"En hommage aux victimes, en soutien de leurs proches et pour nous, au-delà d'une seule minute de silence, accordons-nous quinze minutes d’échanges."

Pour initier le dialogue

Des ressources sur le site des cahiers pédagogiques
 

http://uneanneeaulycee.blog.lemonde.fr

Médias sociaux en situation d'urgence et réflexes citoyens
 

Vidéo de Serge Tisseron :Faut-il parler des attentats aux enfants
 

Papier d’Ostiane Mathon 

http://www.cahiers-pedagogiques.com/Des-ressources-pour-parler-avec-les-...

Les conseils de Chouyo lus sur twitter ce matin,
1- Que dire aux enfants. D'abord être au clair avec soi, ses émotions. Et si débordé attendre quelques heures…
2- Mais être la première source d'informations. Avant les copains, les médias, la cour d’école.
3- Etre concret sans être dur ou entrer dans les détails, des gens sont morts oui et d'autres ont tué.
4- Laisser parler les enfants, les laisser remettre de l'ordre entre ces infos, vos émotions et les leurs, les laisser questionner le sens.
5- Clarifier les mots qu'ils entendront nécessairement mais simplement. Terrorisme, faire peur en tuant. La géopolitique ce sera plus tard.
6- Et surtout rassurer. Clarifier c'est rassurer. Expliquer concrètement ce qui protège au quotidien c'est rassurer.
7- Et ne pas oublier que les enfants pensent d'abord à leur périmètre : la famille, la maison, le chien, l'école, les copains.
8- Passez en revue chacun des éléments et rassurez avec des détails concrets. Ce sera le meilleur rempart contre les rumeurs.
9- Et si émotion il y a, laissez-la venir : pleurer des morts qui ne sont pas les siens c'est là qu'est notre humanisme.

Sur Eduscol : Comment parler d'un drame de l'actualité aux élèves ?

Rassurer, consoler par Philomag
 

Mais je suis convaincue que ce qui fera la différence, ce sera d'avoir,
même si ce n'est pas facile du tout, pris vingt minutes , ou autre,
pour qu'une parole d'adulte, d'émotion et de réflexion à la fois, soit
dite et qu'un espace même bref, pour commencer, soit proposé pour
échanger. Que l'école montre qu'elle est au coeur de l'humain.
amitiés
Florence C

Nous savons que nous vivons dans un monde où la haine et la guerre sont présentes et contagieuses ;  nous savons que les droits humains sont menacés partout dans  le monde.
Nous savons qu'il y a encore beaucoup d'injustices, et que des fanatiques s'en servent comme prétexte à leur cruauté.
Mais nous savons aussi que nous sommes capables d'écouter les autres, de réfléchir, de progresser. C'est notre choix, celui de l'éducation.
Jean-Pierre F

« le barbare, c’est celui qui croit à la barbarie »«Celui-là, en effet, ne voit plus l’autre comme tel, mais comme une anomalie qu’il faudrait éliminer. »
Claude Lévi-Strauss

Aller plus loin en organisant un débat à visée démocratique et philosophique

PARIS - Louis Aragon

Où fait-il bon même au coeur de l’orage
Où fait-il clair même au coeur de la nuit
L’air est alcool et le malheur courage
Carreaux cassés l’espoir encore y luit
Et les chansons montent des murs détruits

Jamais éteint renaissant de la braise
Perpétuel brûlot de la patrie
Du Point-du-Jour jusqu’au Père-Lachaise
Ce doux rosier au mois d’août refleuri
Gens de partout c’est le sang de Paris

Rien n’a l’éclat de Paris dans la poudre
Rien n’est si pur que son front d’insurgé
Rien n’est si fort ni le feu ni la foudre
Que mon Paris défiant les dangers
Rien n’est si beau que ce Paris que j’ai

Rien ne m’a fait jamais battre le coeur
Rien ne m’a fait ainsi rire et pleurer
Comme ce cri de mon peuple vainqueur
Rien n’est si grand qu’un linceul déchiré
Paris Paris soi-même libéré

Louis Aragon

 

Douceur, (Eugène Guillevic)

Je dis : douceur.

Je dis : douceur des mots

Quand tu rentres le soir du travail harassant

Et que des mots t'accueillent

Qui te donnent du temps.

Car on tue dans le monde

Et tout massacre nous veillit.

Je dis : douceur,

Pensant aussi

A des feuilles en voie de sortir du bourgeon,

A des cieux, à de l'eau dans les journées d'été,

A des poignées de main.

Je dis : douceur, pensant aux heures d'amitié,

A des moments qui disent

Le temps de la douceur venant pour tout de bon,

Cet air tout neuf,

Qui pour durer s'installera.

 

Un article d'Abdennour Bidar, Philosophe