Je suis le principal d'un petit collège rural niché au coeur du Périgord Noir, sur la commune du Bugue, à environ 35 km de Sarlat. Établissement avec 11 divisions, 280 élèves et vingt-quatre professeurs dont quatre en service partagé.
Le collège Leroi-Gourhan - nous sommes au pays de l'Homme - a quelques caractéristiques intéressantes :
- taux de PCS défavorisés de 40 %, 48% de boursiers, 99 % de demi-pensionnaires, 50% d'élèves transportés.
- Équipe assez jeune avec une moyenne d'âge autour de 40 ans et très stable.
- Des locaux "vintage" parce que l'établissement date de 1965 et, à part la construction d'un self il y a quinze ans, est resté avec son caractère "authentique".

Nous sommes engagés depuis l'année dernière dans une forte dynamique d'innovation avec l'enseignement et l'évaluation par compétences, l'EIST et l'éducation aux médias ; nous poursuivons cet élan avec un déploiement massif du numérique.

Quel lien avec ce qui fait changer un établissement ?
De mon point de vue, d'abord une vision systémique qui va induire des choix de politique(s) d'établissement, des choix au niveau du management, au niveau des grands axes pédagogiques et éducatifs, au niveau budgétaires en termes d'investissements, au niveau des liens tissés tant avec les usagers qu'avec les partenaires, qu'ils soient institutionnels ou privés, au niveau du positionnement des acteurs, de la professionnalité et, corollairement, en s'appuyant sur une dimension axiologique qui se constitue en primat, la façon dont on conçoit l'élève, nos missions, notre quotidien.

Mon inscription dans ce cercle est motivée par la volonté d'échanger, de confronter mes représentations, mes certitudes comme les doutes qui se distillent jour après jour, de rencontrer des militants parce que je reste convaincu que nous vivons une fin de cycle, de règne si je pousse un brin la provocation, que l'EN, l'école de la République doit évoluer, changer - et mon observation quotidienne des acteurs de terrain, parce que tant de professionnels vivent un malaise et un mal-être, parce que les difficultés sont réelles et peut-être peu relayées dans un mouvement ascendant vertical vers les décideurs - pour parvenir à un idéal de réussite auquel je crois, depuis trente ans et qui fonde mon engagement et mon action, avec mes collègues, avec les élèves, avec les familles.

J'attends beaucoup de ces cercles qui me semblent prometteurs.

Pascal Bouzin

Rebond 1

Bonjour Pascal,

Bienvenue sur les Cercles! Surtout sur celui-là issu de la publication du Cahier 509 avec le dossier Ce qui fait changer un établissement.

Après 23 ans d'enseignement, je suis rentrée dans la profession de personnel de direction pour mettre mon idéal d'une école plus juste et toute mon énergie au service de la construction de celle-ci.

Comme dirait François Muller, "le changement c'est systémique" mais il dit aussi que c'est long et difficile et que ça s'accompagne. Et vous avez bien raison de venir chercher dans les Cercles un lieu pour échanger, qu'il s'agisse des pratiques, des petites victoires et des moments de doute. Nous savons que dans notre vieille institution,c'est l'avancement à petit pas qui prévaut sur la révolution fantasmée!

Il y a un autre Cercle qui s'appelle "Evaluer les élèves" que vous pourriez aller visiter. Vous y trouverez des témoignages sur des  évaluations "innovantes"  au service des apprentissages des élèves, dans divers établissements.  Je vous invite à y aller témoigner et à proposer aux enseignants de témoigner sur leurs expériences en lien avec l'évaluation.  En fait il y a aussi un Cercle sur l'évaluation par compétences. L'embarras du choix!

A bientôt!

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