La matinée organisée au CRDP de Lyon, le 11 janvier dernier a été passionnante. Les deux tables rondes ont permis d'entendre l'avis des chercheurs pour la première et l'illustration par les praticiens de terrain pour la deuxième, sur les éléments qui font changer un établissement.

Cependant, les débats ont été centrés sur les acteurs éducatifs : enseignants, parents, cadres du système et système lui même. Il ne faut pas oublier que l’École est au cœur de la société et que les évolutions de cette dernière pèsent de plus en plus sur elle, quand bien même certains souhaitent en faire un sanctuaire.

La pression extérieure exprimée actuellement par l'explosion des savoirs sous forme de cours en ligne ou d'applications pédagogiques sur les tablettes, dont l'équipement par les familles est exponentiel, doit être prise en compte comme un des éléments importants dans les changements prochains. C'est d'ailleurs par là que viendra le vrai changement : cette révolution dans l'accès au savoir va révolutionner les métiers de la transmission et à mon sens leur permettre de retrouver le "cœur de métier", la mise en œuvre de la pédagogie...

Rebonds 2

Je suis d'accord avec vous; le développement des nouvelles technologies au sein des établissements et des familles permettent aux enseignants d'adopter une nouvelle posture face aux élèves. Il me paraît cependant important de pointer le fait suivant. De nombreux enseignants utilisent des supports liés aux nouvelles technologies (vidéoprojecteur, fichiers audio ou vidéo) mais peut-être encore devons-nous les faire davantage utiliser par les élèves afin de les aider à développer des compétences transversales. Ce n'est que dans ce sens que, pour moi, les nouvelles technologies font vraiment partie de notre enseignement car elles ne sont plus "supports" mais aussi et surtout "outils".

 

Bonjour

Juste comme ça, en passant, la crise c'est fini? L'accroissement de la paupérisation c'est fini?  

L'an passé la FCPE menait campagne contre l'achat de livres de poche (même dans les collection à 2 euros... qui en plus ne sont même pas belles), le fonds social aidait à l'achat de baskets, au règlement des cantines,  aux soins dentaires... Maintenant les familles font des achats exponentiels de tablettes numériques. Vous avez 4 enfants (parfois plus, et oui messieurs-dames, chez ces gens-là, n'est-ce pas...) acheter 4 tablettes (parce que 4 tours, dans l'HLM, ça prend de la place  et puis, vous comprenez, les petits veulent être comme les autres) + une imprimante wifi (plus pratique avec 4 tablettes, je prends 4 parce que je parle de ce que je connais...) + l'abonnement... + les cartouches + le papier (et x 4 ça consomme)... Il y'a intérêt à sacrément augmenter l'allocation de rentrée scolaire, parce que les salaires ça serait contre la croissance. Ah, les entreprises ne vont plus cotiser pour les allocs? Alléluïa ! Miracle! Multiplication des petits pains, des poissons, des tablettes (même pas en chocolat), et des euros!

Et ceux que je n'ai plus dans ma classe maintenant que je suis fraiche retraitée, mais pour lesquels on m'appelle en tant que militante RESF parce qu'elles dorment dans la salle commune d'un hôtel miteux, sur des matelas (le père et les frère ado. ont moins de chance), ceux qui, sans papiers et/ou sans logement n'ont pas droit aux allocs? 

Qui a dit que quand l'école renvoyait aux familles la charge qui devrait être la sienne, elle développait les inégalités? Pisa est décidément bien oublié. Et même les rapports qui montrent qu'on dépense plus (= qu'on équipe mieux) les établissements favorisés.

A moins que ce ne soit les enseignants tout seuls qui manipulent de nouveaux hochets pédagogiques comme leurs ancêtres la craie? Waouhhh! Les progrès que feraient les cours magistraux (à défaut de la pédagogie).

Sans compter que je ne lis vraiment pas grand chose sur la façon de développer la maitrise de la lecture, de la compréhension ou de l'écrit à l'heure des hypertextes, hypermédias and so on.

Allons crapulots et crapulotes, soyons conséquents, il ne s'agit pas de vanter les miracles de la gravure sur pierre (ce message, vous le devinez, n'est pas transmis par pigeon voyageur) mais il y a bien de la réflexion pédagogique à mener avant de s'esbaudir sur les miracles opérés par le saint-esprit de la tèche-nique, Dubet à raison : il y a vraiment des points communs entre curés et enseignants.

Dominique Seghetchian, prof de français ex-ZEp, actuelle retraitée et ex mère d'élèves (au pluriel). 

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