Issu du plan Dalton, le "plan de travail" a été introduit en France par Célestin Freinet. Il permet d'adapter le travail à chaque élève en tenant compte de ses rythmes. 
C'est aussi un outil d'autonomie face au travail. 

Quel plan de travail utilisez vous ou avez vous déjà testé ? 

Quels sont les éléments indispensables d'un plan de travail ? 

Quel place occupe-t-il dans l'organisation de vos "cours" ?

Est-il disciplinaire ou inter-disciplinaire ? 

Comment les élèves s'en emparent-ils ? 

Rebonds 13

Allez je me lance, non pour répondre précisément en mode expert (que je ne suis pas) à tes questions, mais essayer de cerner des enjeux et des contraintes autour de la mise en place d'un plan de travail dans le second degré.

Tout d'abord, il faut souligner ce qu'on recherche en créant un plan de travail pour ses élèves : du travail balisé et explicite, en groupe et/ou seul, du travail autonome, la possibilité de diversifier les activités tout en différenciant, permettre à ceux qui en veulent plus et qui en font plus de le faire tout en partageant avec tous les élèves des jalons communs, de permettre à l'inverse à ceux qui vont moins vite d'aller à leur rythme, tout en définissant malgré tout un rythme attendu de croisière. Le plan de travail est donc à la fois une  programmation de séquence, un outil de différenciation et de développement de l'autonomie des élèves. Il suscite un nécessaire engagement des élèves, engagement dans les activités en classe sans lequel l'apprentissage n'est pas possible. Il peut aussi susciter des oppositions et de l'attentisme. D'où sans doute l'idée de ne pas perdre le fil du sens des activités et de l'enjeu intellectuel, de l'apprentissage cognitif visé. Enfin le plan de travail peut servir de support simple à l'évaluation des élèves. On peut même le considérer comme une forme de contrat de travail, de contrat de confiance comme dirait l'autre.

Contrairement au premier degré, nous, enseignants du collège, avons plusieurs classes de manière discontinue dans la semaine, et sur un temps plus limité. Aussi je trouve que les comparaisons sont risquées, et on peut convenir qu'il faut des adaptations spécifiques à l'enseignement dans le second degré, avant même de se poser les questions des différences disciplinaires : il faut gérer le temps différemment, les nombreuses ruptures cognitives des élèves, le travail hors la classe... Je m'interroge sur le développement d'outils d'accompagnement idoines pour bien gérer le plan de travail : affichage dans la classe, utilisation des outils numériques comme le cahier de texte numérique ou un blog. Enfin je m'interroge sur les formes d'évaluation au-delà de la simple question notes ou compétences. 

Bref, pour faire simple, le plan de travail me paraît comme un super outil, je débute, j'y crois, mais je vois bien qu'il y a des limites que j'aimerais pouvoir lever.

 

C'est en partie par rapport aux mêmes types d'interrogations que tu soulèves que, dans notre 6ème coopérative (et sa classe jumelle qui n'a pas tous les dispositifs) nous avons évolué de la manière suivante sur ce plan :

- Un plan de travail commun pour le Français et les Maths 

- Un créneau fixe dans l'EDT : 2h le jeudi de 10h à 12h commun aux 2 matières (on reverse chacun 1h pour ce créneau commun). Quand j'ai commencé, c'était "aléatoire" et ça fonctionnait nettement moins bien. 

Cela étant, même en travaillant ensemble et en ayant le même outil, nous avons, ma collègue et moi, encore des ajustements à faire pour "harmoniser" au mieux notre exploitation de ce plan de travail. Mais la différence est nette par rapport à un plan de travail utilisé seulement dans une matière. Les élèves se l'approprient beaucoup mieux et une bonne partie étaient déjà très autonomes début novembre. 

Sur les outils idoines, nous avons dans la salle les positionnements des élèves afin qu'ils puissent se repérer facilement. Les plans de travail sont dans un porte vue que nous gardons et redonnons aux élèves chaque jeudi. Les quelques tablettes dans la salle permettent d'avoir accès à davantage de ressources que les livrets papiers. C'est un plus... Par contre je ne suis pas passé à la dématérialisation des PDT...  

Enfin, sur la question du "contrat de confiance", si on le voit comme Antibi, ça me semble ne pas être compatible avec les compétences... 

Guillaume Caron Professeur de Mathématiques et formateur , le 30 Décembre 2014 à 21:09

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Avant de rentrer dans la présentation de ma modeste et très récente expérience des PDT (vraiment) coopératifs, voici quelques lectures indispensables :

http://freinet.org/ne/150/150-18.pdf (une présentation générale des "outils" et de la "philo" Freinet)

http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/36321

http://www.icem-pedagogie-freinet.org/sites/default/files/manuscrit_ICEm... (HG)

En primaire, pour enrichir la réflexion complexe au secondaire :

http://www.icem-freinet.net/~archives/bem/bem-15/bem-15.htm

http://www.ac-nice.fr/ienash/ash/articles.php?lng=fr&pg=801&mnuid=687&tc...

http://www.icem-freinet.fr/archives/ne/ne/78/pratiques78-pdf.pdf

Beaucoup à échanger/mutualiser/débattre, car les PDT doivent être "négociés" avec les élèves mais aussi les collègues.Surtout c'est la problématique du cloisonnement disciplinaire et de la "pression" des programmes, notamment en HG et en SVT qui obligent à des "ponts" transdisciplinaires.

merci pour tous ces liens. Je suis en train de réfléchir à l'utilisation de plans de travail en collège en hist géo avec des collègues du "groupe vignobles" dans la Marne. Nous allons essayer de mettre en place ponctuellement d'abord pour voir et les témoignages proposés me semblent très éclairants.Je vais aussi essayer d'obtenir une "flotte" de 16 tablettes pour utiliser en classe et par groupes. 

Christine Galopeau de Almeida professeure d'histoire géographie dans un collège rural de la Marne, le 30 Décembre 2014 à 21:38

Christine,Ce serait surement l'occasion de se mettre directement en contact et d'échanger à ce sujet là.

Malheureusement les ressources en HG sont souvent rares ou difficiles à exploiter pour diverses raisons.

Qu'en dis tu?

Mathieu Karl Fonvieille Enseignant HG (collège 77), le 31 Décembre 2014 à 16:52

Le témoignage de la collègue de lettres montre que c'est sûrement plus facile à gérer dans cette matière que pour nous en hist géo.

Avec mes collègues du fameux "groupe vignobles" nous avons réfléchi à partir de grilles que nous avons trouvées auprès de nos amis sur Twitter et nous en sommes au balbutiement c'est à dire à bâtir un plan de travail sur une séquence de 5h en 5è et chacune expérimentera dans son collège et on fera le bilan. On n'en n'est pas du tout au point de faire ça systématiquement pour tous les chapitres ! Et en plus on n'a pas la logistique avec tous les outils dans la salle, il va falloir s'organiser selon les établissements.  Quand à demander à la documentaliste de laisser les élèves venir à la demande , il ne faut pas rêver , alors on a prévu de "délocaliser au CDI" certaines séances de façon à ce que les élèves fassent selon leur choix les activités avec les outils sur place. Les outils sont en cours d'élaboration, ça progresse mais c'est encore incomplet.

Christine Galopeau de Almeida professeure d'histoire géographie dans un collège rural de la Marne, le 2 Janvier 2015 à 21:47

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J'avais développé l'utilisation que nous avons du plan de travail et la séance de Travail Individualisé qui va avec : Dans la globalité du fonctionnement de la classe de 6ème coopérative, la séance de travail individualisé est un moment important dans la semaine au niveau de la personnalisation. Pilotée par le plan de travail personnel, elle permet d’être au plus près des besoins des élèves tout en développant leur autonomie et en favorisant la coopération.

Chaque jeudi matin, la classe possède dans son emploi du temps un créneau de 2h commun avec une autre classe de 6e. Il est encadré par le professeur de mathématiques et de français des deux classes (ce sont les mêmes). Un professeur des écoles et un professeur de maths viennent en renfort sur ce moment grâce aux moyens “éducation prioritaire”.

Le plan de travail

Chaque élève possède un plan de travail personnel pour une période de 3 semaines. Il le remplit en début de période avec un degré de guidage variable selon son degré d’autonomie. Ce Plan de Travail est commun au Français et aux Mathématiques et permet de planifier le travail à faire sur la période dans ces deux disciplines. Le travail à faire est donc différent selon les élèves.

Il comporte : [Fichier joint]

- une partie “Français”

- une partie “mathématiques”

Ces deux parties sont liées aux ceintures d’évaluation dans les deux matières (déjà évoquées dans ce blog et qui feront l’objet d’un billet spécifique sur l’évaluation dans la 6ème coopérative).

- un volet coopération

- un cadre “lecture” pour rendre compte d’une lecture personnelle durant la période de trois semaines

- une partie pour l’évaluation globale du travail de la période

Une fois le plan de travail rempli, chaque élève peut donc se mettre au travail en fonction de ce qu’il a planifié (seul ou avec l’enseignant).

Il peut se déplacer pour aller chercher les fichiers d’exercices correspondant à son travail (rangés dans des boîtes thématiques), des problèmes ouverts ou tâches complexes mais aussi les tablettes pour s’entraîner sur des exerciseurs.

Ce sont les élèves qui déterminent l’ordre de leur travail sur la période de 3 semaines.

Un “sonomètre” permet de réguler en cas de bruit ou déplacements intenpestifs. Il comporte 3 niveaux :

- Déplacement et coopération autorisés

- Déplacement et coopération autorisés avec accord préalable du professeur.

- Pas de coopération, déplacements autorisés avec accord préalable du professeur.

Posture des enseignants

Lors des heures de Travail Individualisé, il y a donc deux enseignants présents dans la salle. Nous avons pris le partie de rester à une table. Ce sont les élèves qui viennent nous voir en cas de nécessité ou pour faire valider un travail.Il nous est apparu, pour avoir testé ce dispositif depuis 3 ans, que nous étions plus efficace dans l’aide de cette manière plutôt qu’en circulant de manière plus ou moins aléatoire dans la salle.Les moments où l’élève vient nous voir est particulièrement riche :  il explique son travail, nous corrigeons ses erreurs de manière très personnalisée. Le nombre d’élèves qui attendent au bureau se limite à 3. Bien souvent, ceux qui attendent leur tour sont très attentifs à ce qu’il se dit et apprennent également.

Coopération ?

Lors de cette séance, la coopération est possible. Un élève qui aide doit avoir été reconnu compétent dans le domaine concerné.Celui qui a besoin d’aide peut s’inscrire dans le tableau des demandes d’aide pour qu’un “tuteur” puisse venir l’épauler. Les élèves deviennent ainsi des ressources au sein du groupe. Cette coopération sert autant l’élève aidé que l’élève qui aide.

Bilan et évaluation

En fin de période, nous effectuons le bilan du travail. L’élève indique également sa lecture personnelle en donnant son avis sur ce qu’il a lu.Lorsqu’un élève se sent compétent sur un domaine, il peut alors demander à être évalué.

L’évaluation est déconnectée de ce temps d’entraînement. En revanche, les critères doivent être clairs pour que l’élève puisse planifier et comprendre ce qu’il doit travailler. Dans ce fonctionnement, notes et moyennes ne sont pas pertinentes.Conclusion

Ce créneau se veut un moment de travail calme et intense malgré l’autorisation des déplacements et de l’entraide. Les élèves y gagnent en autonomie. Après seulement quelques semaines, ils s’installent et, sans que nous n’ayons rien à leur dire, se mettent au travail. Ils savent ce qu’ils doivent faire.Il est bien évident que cette individualisation n’a de sens que dans l’approche globale qui permet aussi dans la semaine des moments collectifs.

Peux tu rappeler ce que tu "fais" avec le groupe-classe en "cours disciplinaires"?

C'est une question récurrente de nbx collègues : "j'ai bien compris que les PDT sont pendant les TI, mais que faites-vous des élèves quand ils sont avec le prof en classe entière"?

Je caricature un peu la problématique, mais l'idée est là.

Mathieu Karl Fonvieille Enseignant HG (collège 77), le 31 Décembre 2014 à 16:51

Qu'est-ce que le sonomètre que tu utilises? Sous quelle forme se présente-t-il?

Comment faites-vous pour évaluer en fin de période uniquement ceux qui le demandant? Que font les autres pendant ce temps?

Alexandra Mokritzky prefesseur de lettres Var, le 2 Janvier 2015 à 21:33

Le "sonomètre" est une sorte d'affiche fixée au tableau avec un aimant pour afficher la position. 

Il est assez rare qu'un élève n'ait pas demandé une évaluation mais lorsque cela se produit, il y a toujours du travail à disposition : travail de recherche par exemple. 

 

Pour le reste des heures, je diversifie les approches en fonctionnant souvent par "thèmes" avec des projets en fil rouge. 

Guillaume Caron Professeur de Mathématiques et formateur , le 2 Janvier 2015 à 21:38

J'ai mis le sonomètre en pièce jointe de ce message... Bref, ce n'est pas grand chose mais ça peut servir (l'an dernier, il a fallu, cette année, ça n'a jamais bougé). 

Guillaume Caron Professeur de Mathématiques et formateur , le 8 Janvier 2015 à 19:54 img_2650.jpg

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Bonsoir, 

j'expérimente le plan de travail individuel cette année.

J'ai choisi de le mettre à un horaire fixe, d'abord pour être certaine de m'y tenir, ensuite pour que les élèves aient des points de repère dans la semaine (j'avais peur que ma façon de travailler les déboussole). Dans mes cours, c'est donc le vendredi que les élèves travaillent sur leur PTI.

Pour cela, j'utilise un cahier de G/O/Voc/Conj. qui reste toujours dans le placard au fond de ma salle, afin que chaque élève l'ait le jour dit.

Je rajoute parfois aussi des fiches d'écriture avec trois niveaux que j'ai créées à partir d'un cahier d'écriture. 

Les élèves travaillent seuls, en fonction de leurs envies et besoins,  à leur rythme. Ils ont à disposition les corrigés du cahier d'exercices qui se trouvent dans un gros classeur déposé sur chaque îlot de la salle (il y en a 6). Ainsi, chacun peut aller vérifier ses réponses quand il a terminé une partie du travail, ou m'appeler si nécessaire. D'autre part, la disposition de la salle fait que les élèves peuvent solliciter un camarade à leur table pour poser une question , demander de l'aide.

Ils ont également à disposition d'autres outils (dictionnaires, Bescherelles, manuels).

J'affiche le plan de travail au tableau, au video-projecteur. Chacun a une fiche qu'il complète au fur et à mesure du travail fait. Au départ, j'ai établi un plan de travail par élève en fonction des difficultés repérées chez chacun  mais c'était ingérable pour moi donc  je suis passée à un autre mode de fonctionnement. Les possibilités sont affichées, elles sont nombreuses: exercices de langue variés, écriture libre ou fiche d'écriture, correction d'un devoir, lecture.

J'aurais aimé ajouter la possibilité de travailler sur un projet  en classe ou avec des sorties pour aller au CDI mais pour l'instant le temps manque (il faurait accorder deux heures par semaine au PTI) et la collègue documentaliste ne semble pas partante pour voir arriver des élèves au CDI malgré ma proposition de cadrage à l'aide d'une fiche. 

Le plan est établi pour 3 à 5 semaines, selon ce que nous faisons dans le reste du cours, et à la fin comporte une partie d'auto-évaluation et une partie d'évaluation que je remplis aussi.

Il est distribué aux élèves et est signé par les parents à la  fin de chaque période inter- vacances.

Je vois des améliorations à apporter à ce mode de fonctionnement: 

- davantage gérer le bruit de certains

- pousser les élèves à plus d'autonomie et moins d'appel à l'aide parce que certains élèves ont du mal ) à  travailler de manière autonome (ils ont parfois compris mais ont besoin d'être rassurés).

- diversifier encore plus les types d'activités

- mettre plus d"écriture (je ramasse alors le travail , le corrige et le redistribue ensuite)

- ajouter une heure de PTI dans la semaine

- pouvoir prendre quelques élèves à côté de moi afin de leur apporter une aide spécifique en faisant en sorte que les autres se gèrent complètement seuls.

 

 

Merci pour ce témoignage intéressant. Je trouve aussi que fixer le créneau dans la semaine présente de nombreux avantages. 

Une petite question : les élèves peuvent travailler en fonction de leurs besoins. Peux tu si tu le souhaites nous en dire un peu plus sur l'évaluation et les moyens pour les élèves d'identifier ces besoins ? 

N'hésites pas à nous montrer un plan de travail : ce que tu affiches au tableau et la fiche élève, histoire qu'on puisse se rendre compte. 

Pour les travaux d'écriture, le texte libre (les spécialistes pourront t'aider davantage) peut être une piste. 

Guillaume Caron Professeur de Mathématiques et formateur , le 4 Janvier 2015 à 15:31

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Bonjour,

J'ai décidé de proposer des plans de travail en Sixième et en histoire seulement cette année. J'en proposerai d'autres plus ponctuels aux autres niveaux.

Mes premiers plans sont partagés ici (je compléterai au fur et à mesure)  http://fr.padlet.com/laurentfillion/kejlo6hcxuf5

Ce qui me paraît essentiel pour l'instant, c'est la notion de "travail choisi". J'ai pu constater combien elle permettait à certains élèves de se motiver.

D'une manière générale, force est de reconnaître l'enthousiasme des élèves pour ces plans : effet de la nouveauté peut-être ?

Un autre aspect intéressant du côté prof, c'est que cette démarche nous permet de passer beaucoup de temps à accompagner les élèves les moins autonomes ou les moins à l'aise dans la matière tant très vite, au contraire, certains élèves se sont révélés être très autonomes.

Sinon je rejoins les interrogations d'Anthony.

à suivre ...

Merci Laurent pour ce partage. 

Quelques petites questions : 

- Les fiches de travail proposées sont mises à la disposition des élèves dans ta salle ? As-tu des ordinateurs ou tablettes pour les vidéos ou d'autres documents ? 

- Comment s'organise le travail avec les alternances possibles entre travail individuel et travaux en binômes ? Les élèves gèrent cela par "affinités" ou y a-t-il un mode de fonctionnement établi avec des élèves "tuteurs" ? 

Guillaume Caron Professeur de Mathématiques et formateur , le 4 Janvier 2015 à 15:23

Merci Laurent, j'aime beaucoup ton approche, c'est un peu ce que j'essayai de faire avec mes troisièmes sans avoir trouvé le modèle!

Connaitrais-tu par hasard des exemples de plans de travail en SVT?

Roseline Ndiaye Présidente du CRAP-CahiersPédagogiques, Enseignante, SVT, Paris, le 5 Janvier 2015 à 09:22

Tout comme Roseline Ndiaye, je trouve ce travail très instructif et passionnant. Merci pour tous ces partages.

Je m'interroge vraiment à la façon de mettre en place ce type de plan lorsque l'on ne voit les élèves qu'une ou deux fois par semaine. Peut-être en réalisant un plan commun avec la physique ?

Virginie Shipley Professeur de SVT au collège, le 6 Janvier 2015 à 15:40

Bonjour

je découvre le site et ton utilisation de Padlet. je suis en train de construire un cours sur le Dday en coopératif. Mon idée est que les élèves mettent en commun leurs partie sur un mur padlet. Là je vois que tu utilises padlet en ouverture comme un plan de travail est-ce que j'ai bien compris?

Tu me donnes des idées pour refaire ma séance sur Tokyo!

 

merci

 

Yacine Fletcher

fletcher fletcher professeur histoire geographie, le 19 Janvier 2015 à 19:10

Bonjour,

un(e) intervenant(e) pose la question de la faisabilité en SPC, et je souhaitais apporter un court témoignage : j'ai, l'an dernier, fait tout le programme d'optique de 4ème sous forme d'ateliers tournants sur 5 à 6 semaines (avec un fil rouge : celui de comprendre la formation des anaglyphes), et dans ce cas, le plan de travail (pas assez abouti pour moi l'an dernier) est complètement approprié.

Je n'ai pas de 4ème cette année (décharge de 50%) mais je remettrai ça en pratique l'an prochain, car les élèves ont vraiment accroché. Ils ont trouvé chacun leur rythme, et ont même travaillé plus rapidement qu'à d'autres occasions.

Natacha MANTEGAZZA Enseignante (académie de Grenoble), le 18 Avril 2015 à 15:23

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Bonjour

je découvre avec enthousiasme ce site sur les plan et le travail coopératif. Je serais content d'avoir l'avis de collègues avertis sur certains plans que j'ai construit au collège. Je me suis basé sur mes lectures, les modèles vus sur internet sur mes échanges avec des collègues allemands très en pointe sur l'autoapprentisage. j'utilise les plans pour des séquences en géo ou en histoire de la 5e à la 3e. Certains plans proposent un travail de trois heures mais d'autres le double. 

je joins quelques exemples, en espérant avoir vos avis.

En général mes plans sont plutôt chronologiques mais il m'arrive d'en proposer où les élèves peuvent choisir l'ordre comme celui que je propose sur la guerre au temps de la révolution.

 

là je travaille sur un travail coopératif sur le débarquement basé sur l'utilisation des tablettes et d'outils collaboratifs.

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Bien le bonjour,

J'ai la chance de pouvoir effectuer une bonne partie de mes recherches actuelles autour de cet outil qu'est le plan de travail. Nous avons notamment pu constituer une banque de PDT issus d'enseignants d'origines très éparses (n = 223). Une analyse de contenu de ces supports de travail personnalisé ont permis d'aboutir à cette définition :

(Connac, S. (2012). Analyse de contenus de plans de travail : vers la responsabilisation des élèves, Revue des Sciences de l’Education du Canada, Vol. 38, No 2, pp 323-349.)

Le plan de travail peut être entendu comme :- un document adapté à chaque élève,- sur lequel il planifie  ses activités à partir de ce qu’il souhaite et peut réaliser et de ce qu’il a à acquérir et maîtriser au terme de son cycle,- il note la réalisation des travaux,- il évalue l’ensemble en fin de période de validité du plan afin d’élaborer le plan de travail à venir.L’enseignant :- valide le travail envisagé,- le modifie si besoin,- suit,- accompagne et oriente la réalisation,- participe à l’évaluation globale du travail"

Plus récemment, cette analyse de contenu a permis de mettre en évidence plusieurs composantes des PDT étudiés, composantes faisant l'objet d'une récurrence importante :

- des activités communes aux élèves de la classe (en lien avec les leçons collectives - la plupart du temps de l'entraînement pour densifier la mémorisation),- des activités planifiées, où chacun se trouve à des étapes différentes (en lien avec les supports papiers ou numériques à disposition),- des projets personnels des élèves, à leur initiative (recherche documentaire, lectures, projets d'écriture, organisation d'événements, ...),- des compétences non encore validées du livret de compétences (et relatives à des séquences passées),- une marque de validation par l'enseignant du projet de travail personnel des élèves (pour conduire vers des activité à portée des élèves),- des degrés d'autonomie, pour accompagner les élèves les moins autonomes,- une partie bilan, permettant notamment de déterminer le degré d'autonomie du plan de travail suivant.

Nous avons enfin pu repérer différents outils qui accompagnent et facilitent l'usage du PDT et l'exercice des libertés qui en émane :

Tétraaide / passeport (pour organiser la coopération et les besoins d'aide)Billets d’aide (pour limiter les demandes d'aide débridées)Boîte de correction (pour fluidifier le travail de correction)Code des sons (pour accompagner le calme pendant le travail)Fichiers autocorrectifs (pour de l'entraînement et avec la condition que la correction n'annihile pas l'activité cognitive des élèves)Le PTA (comme outil de sanction symbolique autorisant l'exercice des libertés et des responsabilités)Tableaux à double entrée (pour mettre en valeur les talents présents dans la classe)

Je mets quelques images en PJ.

A vous lire

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Bonjour à tous,

tout d'abord merci pour la création de cet espace de partage autour du plan de travail et merci pour les outils proposés.

J'appartiens au groupe vignoble qu'a cité Christine, groupe à qui j'ai proposé de réfléchir sur cette pratique que j'ai découverte grâce à plusieurs d'entre vous au cours de nos échanges sur twitter. J'ai tout de suite vu dans le plan de travail le chaînon qui manquait à ma pratique pour la rendre plus cohérente mais après avoir cherché en vain une "théorie" du plan de travail, j'en suis vite arrivée à l'idée qu'il s'agissait plutôt d'un ensemble de principes de base à se fixer qu'il convient à chacun de s'approprier en fonction des problématiques qu'il rencontre avec ses élèves : comme toujours en pédagogie, pas de dogmatisme...Le post d'Anthony résume parfaitement le cadre général et les questions qui se posent pour le secondaire.Voici donc ce qui ressort de ma réflexion et de mon expérience personnelle.

Mon collège est implanté en centre ville avec d’un côté une population très défavorisée (47 à 50 % selon les années) issue de quartiers dits « sensibles » de la ville, et de l’autre 30% d’une population extrêmement favorisée issue du centre ville. Entre 15 et 23 % des élèves entrent en 6e avec un PPRE passerelle ; beaucoup sont en échec scolaire et ne donnent aucun sens aux apprentissages. Les taux de passage, de validation du socle ou de réussite au DNB sont inférieurs aux taux académiques et nationaux.Pour tenter de trouver une réponse  à la problématique de l’établissement, j’ai adopté petit à petit les axes de remédiation suivants :- travail régulier sur les capacités en classe en rendant l’élève acteur, placé en situation de pouvoir s’approprier les connaissances, avec un professeur qui accompagne plus qu’il ne transmet directement des savoirs ;- multiplication des temps de rédaction en classe pour travailler la maîtrise de la langue avec utilisation des T.I.C. lorsqu’elles peuvent apporter une plus-value à l’exercice ;- évaluation régulière par compétences, tant formative que sommative par le biais de tâches complexes ou d’évaluations que l’on qualifiera de « soclées » ;

Après avoir testé la classe inversée à la mise en œuvre limitée par la fracture numérique, j’ai fait le choix de tendre vers une classe « renversée » où l’élève devient acteur jusqu’à construire son propre cours. Le plan de travail, plus répandu dans le premier degré, m’est alors apparu comme une solution très intéressante pour orchestrer l’ensemble des problématiques sur lesquelles je m’interroge depuis longtemps, les pratiques que j’ai adoptées, en permettant de varier à l’envie les démarches didactiques.Dans le plan de travail tel que je le conçois, les étapes peuvent être organisées différemment en fonction des thèmes abordés et des objectifs poursuivis : étapes thématiques, étapes méthodologiques mêlant à la fois acquisition de connaissances et production.Les activités facultatives à faire en classe ont pour principal objet la différenciation pédagogique en offrant un approfondissement aux élèves les plus rapides.Pendant l’exécution du plan de travail, le professeur accompagne, régule, réoriente les élèves. Il est une ressource parmi d’autres en terme de connaissances ou de savoir-faire ; pour cela il organise et fixe des rendez-vous auxquels les élèves s’inscrivent en fonction de leurs besoins ; ces derniers peuvent aussi le solliciter pour une interview (on peut imaginer un système de jetons à utiliser un nombre limité de fois).Il évalue les élèves à la demande durant la phase d’apprentissage des capacités et toute la classe en fin de séquence sur des connaissances et des capacités (évaluation sommative)L’espace de la classe nécessite d’être repensé : mise à disposition et accès à la ressource, place de l’enseignant (au centre de la classe ?). L’acquisition de tablettes ou d’une classe mobile apparait nécessaire pour une réelle plus-value.

Une adaptation a été nécessaire pour une utilisation dans mes classes de secondaire, au regard de l’emploi du temps découpé ; une première approche, avec deux plans de travail guidés et identiques à toute la classe a été menée pour habituer les élèves à la démarche.Le 3ème plan de travail de l’année, construit avec Christine, a été mené, lui, en réelle autonomie.Portant sur « les espaces productifs », il incluait une tâche complexe avec 3 productions différentes à réaliser sur 3 espaces distincts dans l’ordre souhaité, des fiches de mise en perspective, des fiches facultatives sur d’autres espaces encore, des QCM pour une autoévaluation d’acquisition des connaissances venant compléter une évaluation par compétences à la demande pour certains items ou obligatoires pour d’autres.Cela paraîtra encore trop guidé aux yeux de certains beaucoup plus avancées que moi dans les démarches coopératives mais je dois y aller « petit à petit », dans un établissement où je bouscule déjà depuis longtemps les élèves que je prends en charge en 3ème : comme leurs parents, ils gardent encore une image très traditionnelle de ma discipline (je retiens à ce propos l’idée d’une signature du plan de travail par les parents).

Cette expérience menée avec quatre classes de 3ème (pour un total d'environ 105 élèves) montre que  beaucoup d’élèves apprécient l'idée de plan de travail, de mise en autonomie, la possibilité de bénéficier d'une évaluation à la demande. Les réactions négatives, voire hostiles émanent d’élèves en difficultés, qui ne sont pas véritablement gênés par le plan de travail en lui-même mais par le fait de devoir produire ; à côté d’eux, on trouve les « bons » élèves qui craignent de ne pas avoir une trace écrite assez complète ou formalisée par le professeur et donc une mise en danger pour l'examen du DNB. Beaucoup ont eu aussi beaucoup de mal à gérer l’autonomie : désorganisation, perte de temps en bavardant (merci pour l’idée du sonomètre que je vais adopter en le laissant gérer aux élèves) ou même en se dissipant en fonction des profils. Toutefois l’implication a été croissante au fil des séances, y compris chez des élèves habituellement peu actifs et même en rejet en classe.Le retour à une configuration d’enseignement classique pour le cours suivant a été catastrophique : des élèves en grand groupe incapables de se concentrer pour écouter les explications du professeur. Est-ce dû au soleil et à la température inhabituelle à cette époque dans notre région ? A l’arrivée de petites Anglaises, fort légèrement vêtus qui a émoustillé ces jeunes hommes et choqué ces demoiselles ? Ai-je perdu mon statut de professeur dispensateur des savoirs à force d’avoir martelé qu’ils pouvaient construire eux-mêmes leur cours ? Et comment expliquer à des élèves qui ont eu la liberté de se déplacer et d’échanger pendant plusieurs jours qu’ils doivent maintenant rester sagement assis en « rang d’oignons » (dans mon cours tout aussi bien que dans celui de mes collègues d’ailleurs).

Je conclurai donc que je m’estime en phase de transition, que j’aspire à ne fonctionner que comme ça même si la tâche de préparation me parait immense (mutualisons, mutualisons !) parce que je sens bien que le temps d’enseignement frontal, même occasionnel, ne peut plus désormais, et face à certains publics, être efficace que si l’on en crée le besoin auprès d’élèves mis face à une situation, un problème à résoudre afin qu’ils donnent du sens à nos enseignements.

Je suis sur le même mode que Maryse. Nous avons préparé ensemble ce plan de travail en 3è. Petit retour alors qu'il me reste 2 séances ds une classe et une seule dans l'autre : des élèves qui ont progressé dans l'autonomie, un groupe au début m'a dit "quand est-ce qu'on va faire des cours normaux ? " et une fille du groupe rajoutant "mais avec Mme Galopeau on n'a jamais des cours normaux". Ces filles là se sont prises au jeu et ont bien avancé. L'une d'elle assez vive et perturbatrice m'a dit il y a 2 j : "quand est-ce qu'on aura une pause ?"  et quelques minutes après : "madame j'aime mieux travailler comme ça , ça me motive plus que quand on est alignés ! "

Bref un "bonheur pédagogique" même si je suis épuisée !

Christine Galopeau de Almeida professeure d'histoire géographie dans un collège rural de la Marne, le 17 Avril 2015 à 22:06

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Bonjour à tous,

je souhaiterais savoir quelles activités écrites/orales, individuelles/collectives, quels outils vous utilisez pour susciter la métacognition autour du pdt/ou pas ?

Mon questionnement actuel tourne effectivement autour du comment rendre les élèves conscients des stratégies d’apprentissages qu’ils mettent en œuvre au-delà d'une autoévaluation basique.

Merci !

PS : rappel d'un super lien pour alimenter la réflexion : http://www.cahiers-pedagogiques.com/Metacognition-et-reussite-des-eleves

Bonjour à tous,

 

toujours personne pour témoigner sur la métacognition ?

Et sur les cahiers des apprentissages en particulier ?

 

En espérant vous lire prochainement

Maryse Pisano-Bolaers Professeur d'histoire-géographie dans un collège urbain de la Marne, le 20 Mai 2015 à 16:55

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Je suis enseignant en élémentaire et l'an prochain j'enseignerai en classe unique dans le 91. J'utilise le plan de travail depuis plusieurs années mais depuis 2 ans j'estime arriver à une pratique un peu plus maîtrisée: la gestion du temps, le lien avec un livret personnalisé de réussites, le lien avec les familles me paraissent aujourd'hui incontournables.

Je l'utilise uniquement en mathématiques et en étude de la langue et je souhaiterais le développer dans d'autres domaines. Je ne sais pas par quel bout attaquer...

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