Suite à une demande du comité local FCPE de Saint-Maurice de beynost (Ain), c’est devant une assemblée d’une quarantaine de parents mais aussi d’enseignants que j’ai proposé une réflexion destinée à passer de l’idée d’aide aux devoirs à l’accompagnement au travail personnel. Après un bref historique sur la loi et les ambiguïtés du système qui a apporté quelques éclaircissements sur les choix des enseignants, j’ai proposé de dépasser les divergences. De mon point de vue, la question était moins de savoir si on donne quelque chose à faire que ce que l’on donne à faire qui ne peut être que pour les enfants de se réapproprier ce qui a déjà été travaillé et compris en classe.
Le questionnaire qui a précédé cette rencontre a fait apparaître deux préoccupations: Comment sortir des conflits et un besoin d’aides concrètes.  Pour répondre à la question des conflits, j’ai fait le choix  de m’appuyer sur une pyramide adaptée de la théorie des besoins de Maslow. Comment mettre leur enfant dans les meilleures conditions pour apprendre, s’intéresser à ce qui peut faire obstacle à la mise au travail et ainsi rassurer les parents sur leurs compétences pour l’accompagner.
Pour répondre, ensuite, à la question du comment faire, j’ai enchainé sur la différence entre aider et accompagner à travers des exemples précis (pratiquer la lecture partagée plutôt que lire à la place de… relier au déjà connu en faisant raconter à l’enfant sa journée, s’assurer du maintien de la consigne en cours d’activité). L’objectif étant d’accompagner leur enfant vers l’autonomie, dépasser le « faire à la place de … » pour se positionner aux moments clés et ainsi lui permettre de s’engager et de se sentir compétent. J’ai choisi de ponctuer mon propos de petites phrases à éviter (fais attention, relis et tu comprendras, vas-y c’est facile, dis le avec tes mots, donne je vais te le lire, réfléchis) et d’exemples d’attitudes dans lesquelles chacun a pu se retrouver, des sourires qui ont rendu la rencontre conviviale.
Au delà de la question précise de l’aide aux devoirs et parce que dans le cadre de ma fonction j’entends les élèves en difficulté me parler de l’école, j’ai essayé d’engager les parents dans une réflexion portant sur l’impossibilité pour un enfant de se construire dans le conflit, qu’il soit parent-enfant ou parent-école. Les enseignants ont pour mission faire réussir chaque élève au mieux de ses capacités, les parents ont le rôle d’accompagner leur enfant dans cette quête, chacun de sa place mais ensemble, les savoirs ne sont pas distincts, il y a urgence à faire qu’ils se croisent et s’entremêlent.
Les questions au cours de mon propos ont porté sur des précisions concrètes, des « trucs », des précisions ; La soirée s’est terminée autour d’un moment convivial durant lequel des parents ayant des enfants en grande difficulté ou porteur de handicap sont venus demander des informations complémentaires.
Corinne BRISBART enseignante spécialisée au sein d’un RASED