Les neurosciences à Lyon, en présence d’auteurs et de la coordonnatrice du Cahier Pédagogique

Introduction par la coordinatrice, Nicole Bouin
La question de la neuroéducation est dans l’air du temps. Pour preuve l’article de 3 pages paru dans le Monde Sciences et Médecine du 25 mai dernier. Le chapô : « Les recherches sur le fonctionnement cérébral pourraient aider les élèves. L’institution scolaire se laissera-t- elle  convaincre par la neuroéducation ? » est très proche de l’esprit dans lequel nous avons coordonné, Jean-Michel Zakhartchouk et moi -même, ce dossier.
Lors de nos premiers contacts pour l’élaboration de ce dossier, nous avons entendu tout et son contraire. Notre objectif n’était donc pas de prendre position mais d’ouvrir le débat. D’où le titre de l’éditorial : Place au débat. D’où aussi les trois parties de ce dossier :
- l’analyse des relations complexes qu’entretiennent les neurosciences et la pédagogie, les conditions nécessaires pour passer du labo à la classe sans dénaturer les recherches ni déstabiliser trop les enseignants.
- la parole aux lanceurs d’alertes, à ceux qui mettent en garde contre les dérives, commerciales ou naïves.
- les expérimentations de terrain qui se nourrissent des recherches en cours.
Place aux auteurs
Thierry Chevallier et Jean-Philippe Lachaux : Ils nous ont parlé de toute une série d’activités,d’images permettant à chaque enfant de comprendre qu’il est le maitre de son cerveau : de la poutre attentionnelle (JPhL Poutre équilibre attentionnel), au mode marionnette, à l’abeille. Ce travail surl’attention pourrait être fait dans des heures d’AP ou injecté quand c’est nécessaire dans les cours. La question s’est posée de savoir à qui il était nécessaire de savoir comment fonctionne le cerveau : le maitre, l’enfant ? Pour nous aider à répondre, ils nous ont proposé une analogie : qui a besoin de savoir comment fonctionne le moteur d’une voiture ? Le conducteur ? Le moniteur d’auto-école ? Le garagiste ?...En tout cas, des élèves progressent et savent transposer à la maison ce qu’ils ont découvert à l’école !
Jean-Philippe Lachaux se demande si les neurosciences amènent réellement de nouvelles idées, ou si elles permettent plutôt de comprendre comment peuvent s’expliquer les résultats obtenus avec telle bonne idée. L’attention se travaille ! Les activités proposées portent des fruits dans un travail à long terme, en sachant que le sujet sur l’attention est un sujet passionnel, où les jugements de valeur ne sont pas rares… Il ne suffit pas de vouloir faire attention pour pouvoir le faire, même s’il existe un lien fort entre bonne volonté, motivation et attention. La série d’activités sera évaluée l’an prochain, aussi scientifiquement que possible, avec une classe  contrôle.
Jérôme Prado : Il s’interroge : est-ce les neurosciences ou la psychologie cognitive qui peut-être utile aux enseignants ? Il pense qu’il vaut mieux observer un comportement qui change que des zones du cerveau qui s’allument. Sa plus grande crainte serait qu’il y ait un engouement pour les neurosciences pendant 5 ans et que tout soit jeté à la poubelle, étant déjà prévisible que les effets ne seront pas miraculeux.
Nathalie Bedoin : (NBexpose) Elle nous parle d’une expérience qui permet de faire le lien entre une notion psy, le pic attentionnel et une notion neuro physiologique, le pic d’excitabilité neuronale. Ainsi une musique pourrait permettre au cerveau de se synchroniser avec son rythme, de façon à ce que la syntaxe de mots, de phrases puisse être plus facilement analysée. Cette expérience apporte des résultats satisfaisants avec des enfants sourds, et par extension avec ceux en difficulté avec la syntaxe.
La quarantaine de présents suit avec attention et échange avec  les auteurs. Les échanges continuent après de façon informelle et la réflexion se poursuivra avec la relecture des articles du Cahier Pédagogique, prétexte à cette rencontre et dans le cercle ouvert sur ce sujet !
http://cercles.cahiers-pedagogiques.com/cercle/neurosciences-et-pedagogie