privé

Que l’on ait innové ou se soit livré à une activité plus canonique, en rendre compte et/ou l’analyser par écrit est un exercice périlleux aux conséquences parfois inattendues. Loin d’être un point d’orgue obligé, soumis à de simples règles de rédaction suggérées, consignes imposées, ou de constituer le pensum libre que l’on expédie pour enfin clore l’affaire, rédiger quelques pages à propos d’une expérience professionnelle menée ou vécue est toujours un exercice de déviation, sans qu’on le sache nécesssairement.

Parce que ce que l’on va écrire sera le seul objet sur lequel les autres jugeront de ce que l’on a fait : l’écrit sera ce qu’a été, tant pour l’acteur finalement que le lecteur. Pour ce qui nous occupe, l’écrit sera l’innovation menée. Ainsi contrairement à une formule répandue dans L’éducation nationale, l’écrit n’est pas une trace, mais devient la… « chose ».

L’alchimie du passage de l’expérience à sa mise en forme écrite fera subir à la première des distorsions inédites, ouvrira peut-être des perspectives surprenantes mais fermera peut-être des portes, voire estompera ce que l’on croyait important ; au premier chef pour le rédacteur pour peu qu’il soit « naïf ». D’où l’utilité, soit d’un accompagnement, soit d’une réflexion en amont qui permette en cours de pratique de domestiquer consciemment le processus -le maîtriser serait un bien grand mot- et, partant, d’y prendre la main.