Document du Lundi 10 Mars 2014 - 22:15
Ça se passe dans les classes
Bacs blancs : ça sert à quoi ?

Il faut faire un bac blanc... sinon deux. On bouscule l’emploi du temps, le proviseur adjoint passe un temps fou à concocter tout cela, on fait des sujets (« communs »), les élèves passent les vacances de février à réviser, ils en tremblent (certains, beaucoup) pendant trois semaines, avant, et en pleurent (après). Pendant cinq jours, les secondes ne savent plus s’ils ont cours ou pas, les profs râlent, on n’arrive pas à assurer un minimum de calme dans les couloirs, les élèves sont trente par salle et n’ont pas les conditions du bac. Et puis ?

Ce matin, épreuve de philosophie : je surveille trente-deux ES et L (deux sujets, pour qu’ils ne copient pas, alors qu’ils ont le même programme et le même prof : où sont les sujets « communs » ?).  On les oblige à rester deux heures quarante, plus qu’au bac. Sur ces trente-deux élèves, une bonne douzaine sont partis après deux heures quarante ; à 11 h 15 il en restait six ou sept. Je me demande, une fois de plus, quelle est l’utilité de cette semaine de bac blanc qu’on fait chaque année, parce que, selon certains (une grosse partie des profs, beaucoup de parents et pas mal d’élèves), cela fait du bien de se mettre « dans les conditions » de l’examen. Faire une fois dans l’année une épreuve de quatre heures de philo, qu’ils quittent (satisfaits d’eux-mêmes) au bout de deux heures quarante, cela ne leur apprend rien... sinon à faire la même chose au « vrai » bac. Vous en pensez quoi, vous, du bac blanc ?

  • Françoise Colsaet (enseignante)