Un peu d'histoire humoristique pour commencer
Dans son livre intitulé "les jésuites en Syrie, 1831-1931", le Pr. M Jullien, un historien jésuite, raconte:
« Un ministre du culte protestant, en route pour Saïda (Sidon), à la fin du XIXe siècle, est interrogé par son ami sur le but de son voyage. Il répond : « je vais ouvrir deux écoles. » Comment deux ? répondit l'ami !!
« Oui deux. Dès que j’aurai établi la mienne, les jésuites viendront fonder la leur ».

La diversité complexe de l’éducation au Liban

L’éducation au Liban est connue pour sa diversité complexe suite à la complexité religieuse et sociale.
En 1736, le synode libanais de l’église maronite édicte trois mesures concernant l’éducation:

1-l’instruction obligatoire des enfants de la communauté maronite
2-un programme alliant l’enseignement de la langue arabe la langue syriaque et des matières profanes
3-la gratuité de l’éducation

Les responsables maronites ont bien valorisé ces mesures, ce qui les ont poussé à s’investir dans l’éducation, qui a commencé sous les chênes : Les premières écoles au Liban, oui… Étaient sous les chênes !

Suite à ce modeste début scolaire, mais géant pour l’éducation au Liban, les missionnaires latins, jésuites et autres, y ont commencé leurs différentes missions, et à s’investir largement, ainsi que les Églises locales, dans l’éducation, considérée  comme la seule solution contre l’ignorance et le fanatisme et comme richesse pour l’avenir.

A partir de là, les différentes communautés musulmanes ont à leur tour, commencé à fonder leurs propres établissements, comprenant l’importance déterminante de l’éducation.

J’ai voulu citer cette brève histoire de l’éducation au Liban juste pour essayer de faire comprendre aux lectrices/lecteurs, que ce désir d’éduquer les enfants et les jeunes, les garçons et les filles, par toutes les communautés religieuses,et depuis le XVIIe siècle, est lié aux premières avancées  du monde moderne et aux évolutions qui marquent déjà les différentes sociétés occidentales .

Il faut noter que des la fin du XVIe siècle le rapport des Maronites a Rome, permet la création  du premier collège Maronite.

Ce désir est surtout stimulé par la volonté de  pousser les jeunes à s’armer, intellectuellement et culturellement, dans le but de défendre la Cité de Dieu, en recevant l’enseignement religieux adéquat et dans un autre but, qui est de participer positivement à la construction de la société libanaise, en s’ouvrant sur le savoir dans toutes ses composantes.

D’où la nécessité d’ouvrir des écoles, de garder ainsi leurs fidèles et de commencer, un long dialogue entre la religion et la culture sous ses trois axes : humaniste, littéraire et scientifique.

Ce désir d’enseigner et de former  intellectuellement les jeunes, a été transmis aux familles qui considèrent que l’éducation est le seul capital qu’elles peuvent laisser à leurs enfants, ce qui a abouti à la formation d’énormes ressources humaines, qui se sont distinguées au Liban mais aussi partout dans le monde.

(A Suivre)...

Rebond 1

« Le coup qui ne te tue pas, te rend plus fort »J’ai pris du temps pour me décider à parler de mon expérience. Mais c’est bon…J’ai pris la décision de le faire ce soir-même, à la fin d’une journée difficile dont  je vous épargne les détails, pour la seule et bonne raison que je ne cherche pas à vous décourager c’est plutôt bien le contraire.Je suis enseignante depuis 2003, j’ai enseigné les classes de 7ème , 6ème  et 4ème . J’ai toujours travaillé dur et discrètement sans jamais m’attendre à quoi que ce soit en retour. Je suis passée par des hauts et des bas : tantôt motivée, tantôt découragée, tantôt fière, tantôt vexée….Rien de particulier jusque-là.Je crois que tout enseignant consciencieux devrait passer par là. C’est du moins ce que je crois et c’est pourquoi je ne me suis jamais plainte dans les situations difficiles ni même vantée lorsque je voyais mon travail porter ses fruits. Parce qu’il est  vrai que, malgré tout, j’ai quand même eu pas mal de moments de fierté:  fière parce que j’ose dire que j’ai toujours pris des initiatives, j’ai toujours remis mon travail en question, par souci  d’aider les élèves, surtout les élèves en difficulté. Dans ce contexte, j’ai été l’une des premières dans mon établissement à oser faire du travail de groupes en classe et à aménager la classe en sorte de former des îlots à une époque où personne ne pensait le faire sous prétexte que ce n’est pas faisable vu l’effectif de classe, le bruit généré… L’une des premières aussi à faire de la remédiation en exploitant les erreurs  des enfants, l’une des premières à exploiter la chanson dans l’enseignement du français (grammaire conjugaison…).Aujourd’hui encore, j’ose dire que je suis l’une des premières à introduire le numérique dans ma pratique, plus encore à appliquer le principe de la classe inversée dans ma classe. En revanche, cette fois, la reconnaissance de mes efforts a été non seulement reconnue à un niveau national mais aussi international. Tout ceci, grâce à l’intervention d’une personne dans ma vie, une personne que je dirais être mon ange parce que c’est elle qui m’a encouragée à mettre en lumière mon travail, qui jusque-là n’était pas vraiment apprécié à sa juste valeur. En effet, suite à une conversation via Skype durant laquelle elle me demande de parler de mon expérience dans le domaine du numérique, elle n’hésite pas à me dire « tu es une découverte…je cherchais quelqu’un comme toi depuis longtemps ». Et depuis, ses paroles résonnent dans ma tête et je me demande toujours « qu’est-ce qu’elle a dû vraiment découvrir de particulier  dans ce que je fais? » jusqu’au moment où j’ai vu ce regard d’admiration et de surprise dans les yeux des profs, provenant de différentes écoles et de différentes régions, qui sont venus voir mon travail à l’occasion de la semaine de la CLISE 2017. Ceux-ci n’ont pas hésité à venir me féliciter. C’était mon heure de gloire durant laquelle je priais pour garder les pieds sur terre et ne pas être emportée par le sentiment d’orgueil  pour pouvoir continuer ainsi et aller plus loin.Tout cela pour vous dire, que c’est vrai que notre métier est dur, voire ingrat à des moments, je dis bien à des moments parce que mon expérience a prouvé que ce n’est pas toujours le cas.Pour conclure, je m’adresse à tous ceux qui ont pu s’identifier à travers mes mots : ne vous laissez jamais décourager par votre entourage, ni par les échecs que risquez de vivre et faites comme moi : malgré ma fragilité et ma sensibilité, je ne cesse de me dire « ne baisse pas les bras, le coup qui ne te tue pas, te rend plus fort(e) ». Et je crois qu’en ce moment, au fond, je suis FORTE.

 

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