La réforme dans mon collège
Les journées de formation organisées par l’institution ont été assez mal vécues dans mon académie et ont achevé de créer des résistances qui semblaient incommensurables. 
Dans mon établissement - le collège Paul Langevin de Sainte Sabine, dans l’Aube- le pilotage s’est révélé difficile. Outre les franches résistances de quelques collègues, d’autres se sentaient réellement démunis face aux nouveaux dispositifs qu’on leur demandait de mettre en place : travail interdisciplinaire et accompagnement personnalisé restaient des aménagements obscurs.
Nous sommes plusieurs à avoir cherché à dédramatiser, à convaincre  du bien -fondé de certaines pratiques interdisciplinaires, pratiques déjà existantes par ailleurs à travers de nombreux projets menés au sein de l’établissement. Nous avons eu la chance d’avoir une équipe de direction efficace qui a, très tôt dans l’année, proposé un calendrier fixant différentes échéances et réunions du conseil pédagogique, ouvertes à l’ensemble de l’équipe : choix des thèmes d’EPI par niveau, maintien du latin, réflexion sur les compétences visées en AP, rencontres interdisciplinaires…
L’accompagnement personnalisé :
L’accompagnement personnalisé a été notre première préoccupation. Nous avons été amenés à définir, en conseil d’enseignement, les compétences qui nous semblaient essentielles de travailler, en privilégiant des compétences transversales, par niveau. En français, les compétences liées à l’expression orale, entre autres, nous ont semblé essentielles.  Nous avons évalué un volume horaire approximatif dédié.
Lors d’une réunion plénière, la direction a présenté les travaux des différentes équipes et le volume horaire consacré par chaque discipline, y compris la documentation, à l’accompagnement personnalisé dès la rentrée. Chacun a pu préciser les besoins de son équipe.
Enseignements pratiques interdisciplinaires
Les EPI ont provoqué davantage de questionnements et de tension. Deux lignes se sont dessinées : une partie de l’équipe souhaitait que les associations de disciplines et d’enseignants soient librement choisies tandis que l’autre estimait que ces associations devaient être imposées par la direction. Un vote des membres du conseil d’enseignement a permis de prendre une décision collective : la deuxième ligne s’est révélée majoritaire.
Toutefois, plutôt que d’imposer sans concertation, la direction a organisé une matinée de rencontres interdisciplinaires, le temps d’un mercredi banalisé voté en conseil d’administration et explicité clairement aux familles. Sur le mode du « speed-dating », nous avons échangé entre disciplines, à partir de nos différents programmes. Nous disposions d’un livret à compléter pour rendre compte de chaque projet envisagé, en fonction des disciplines et des thèmes d’EPI. Je garde un excellent souvenir de ce moment riche et passionnant pendant lequel nous avons identifié de nombreux points de convergence, et évoqué de multiples projets possibles. Chaque équipe disciplinaire a ensuite « classé » par ordre de priorité les associations de disciplines souhaitées. 
Une réunion du conseil pédagogique a permis de préciser une synthèse de ces travaux, réalisée par l’équipe de direction. Les thèmes, les associations de disciplines ainsi que les pré-projets d’EPI ont été validés par les membres du conseil pédagogique.
Enfin, les journées du mois de juillet ont permis de se réunir par équipes d’EPI pour préciser les compétences et les modalités de travail, les points des programmes travaillés  afin de pouvoir débuter l’année sur des bases solides et… communes.
Il nous reste de nombreuses questions en suspens et il y aura d’inévitables ajustements lorsque nous serons amenés à pratiquer de manière concrète les enseignements que nous avons envisagés. Il me semble toutefois que nous amorçons avec sérénité cette rentrée, que nous avons préparée ensemble, équipe enseignante et équipe de direction, dans un dialogue jamais rompu, malgré les divergences et les tensions. 
Nadia Voillequin, professeure de français

Rebond 1

Juste une question pratique, parce que je me suis pas assez bien informée sur ces aspects pratiques : les décisions prises finalement par la direction, si je comprends bien, et issues de cette belle concertation et du Conseil pédagogique, ont-elles à être validées par le Conseil d'administration ?  Si oui, l'ont-elles été sans difficulté ?

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