Ce fil est en édition sur Plume depuis le sam, 12/07/2014 - 09:12

À lire ce dossier, on constate que le métier de certains enseignants change, indubitablement. En se confrontant à cette idée de « tâches complexes », des collègues sortent du cadre ordinaire du cours délivré à une classe pour intégrer de l’interdisciplinarité, des projets, des activités avec des partenaires dans et hors de l’école à leurs pratiques. Ils engagent leurs élèves dans d’autres types d’activités intellectuelles. Ils approchent de façon différente les contenus d’enseignement, reliant programmes et savoirs sociaux.

À suivre l’actualité éducative de ces dernières semaines, il semble que le métier enseignant, dans sa définition statutaire, ne devrait guère changer. Le ministre a choisi la prudence, la modération, la temporisation. Le fait est qu’on n’entend guère la profession réclamer à corps et à cris le chambardement des services définis par un nombre d’heures de cours hebdomadaire. Nous sommes de ceux qui pensent que les enseignants seraient en meilleure situation d’exercer leur métier s’ils disposaient collectivement de marges de manœuvre pour organiser les temps d’enseignement sur la semaine, voire sur l’année. La démonstration en reste à faire, en particulier au secondaire.

L’action politique doit-elle anticiper les évolutions de terrain, au risque de se heurter aux pratiques en place, de se perdre dans les sables faute d’engagement convaincu des acteurs ? Ou bien doit-elle seulement prendre acte à postériori des évolutions déjà en cours, au risque de l’immobilisme ? La réforme du temps scolaire, et à présent celle du métier d’enseignant, sont des cas d’école. Aux Cahiers pédagogiques, nous nous efforçons de jouer notre rôle de média : faire savoir, aux décideurs et aux collègues, que les pratiques évoluent dans bien des endroits, montrer en quoi on n’enseigne plus en 2014 comme en 1950, par exemple en aidant nos élèves à étudier la complexité du monde ; convaincre, nos décideurs comme nos collègues, que l’organisation administrative et juridique de l’Éducation nationale doit intégrer ces évolutions, pour que chacun puisse mieux travailler.

Rebond 1

Eh oui le problème est bien posé . Mais est-ce seulement "ou" "ou" ? n'y a-t-il pas une troisième voie ?  L'action politique pourrait peut- être  à la fois anticiper et prendre acte . Anticiper sur quelques créneaux  emblématiques . 

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