Rebonds 4

Bonjour tout le monde, bonjour Michel,

Je me permets de profiter des documents envoyés par Michel pour faire un petit bilan de mon démarrage en DVP... Je n'ai commencé qu'en novembre dernier avec mes CP-CE1 (il m'en aura fallu des Rencontres, avant de me lancer !), et c'est un bon moment pour réfléchir à ce qui se met en place à travers quelques remarques.

Mise en oeuvre du dispositif :- Les deux premières séances ont fait apparaitre que pour l'élève président, distribuer la parole et signaler les "gêneurs" était un peu complexe à gérer de front; nous avons créé un rôle que les élèves ont baptisé "surveillant" (euh... je n'ai pas trouvé mieux sur le moment, je fais avec).- Pour le reformulateur, c'est vraiment difficile, même en se cantonnant à la dernière intervention.- Je remplis les rôles de synthétiseur et de journaliste, je prépare en différé une trace écrite collée dans le cahier du soir, pour que les parents puissent la relire également.

Exigences intellectuelles (mais il me semble finalement que mes priorités sont plus langagières que philosophiques...):- Pour ce démarrage, j'ai orienté les élèves surtout vers l'argumentation. Prendre en compte ce qui vient d'être dit et y réagir ("je ne suis pas d'accord parce..."), c'est déjà un pas en avant qu'un petit tiers de la classe environ a franchi.- Nous sommes loin de la conceptualisation: définir un concept reste très difficile, je ne sais pas trop comment leur permettre de dépasser l'accumulation d'exemples. C'est aussi mon absence de formation philosophique qui me gêne sans doute (mais je me soigne, "Apprendre à penser par soi-même" est posé sur mon bureau...). J'utilise aussi parfois les albums de la collection Philoz'enfants, les Goûters philo me paraissent plus adaptés au cycle 3.- La problématisation devrait être ma prochaine piste d'approfondissement: poser des questions plutôt que d'affirmer, ce ne sera pas si facile mais ce devrait être possible.

Les retombées:- Elles ont été très rapidement visibles chez les élèves: ils s'autorisent plus à dire ce qu'ils pensent, à affirmer leur désaccord, y compris dans des situations très différentes de la DVP. Cela enrichit les échanges au quotidien.- Cela offre à la classe une référence en cas de manquement aux règles : certains élèves évoquent spontanément des idées apparues dans les DVP, et cela donne une réelle légitimité à certaines règles ou à certaines sanctions.- De mon côté, cela me rend beaucoup plus vigilante pour accueillir leur parole de manière plus valorisante, pour anticiper dans les séances les conditions qui permettront de réels échanges.

Globalement, les élèves semblent vraiment apprécier ces moments de discussion, et à part deux ou trois loulous plus agités, même ceux qui participent peu ou pas du tout sont attentifs. J'ai eu des retours très positifs de quelques familles.Et pour moi, cela m'apparait comme un moteur d'auto-formation très intéressant...

Merci de votre lecture,Armelle

J'ai mis en place la DVDP (discussion à visée démocratique et philosophique) avec mes trois classes de collège dès la rentrée et elle m'a été bien utile pour évoquer les événements du début de l'année. Peut-on rire de tout ? a été une question discutée.Depuis une paire d'années, nous pensons associer la DVDP à la Danse Contact Improvisation dont Steve Paxton est encore un des piliers. Ainsi, je vais essayer de faire vivre à destination de tous mes élèves — dont des élèves de l'ULIS en inclusion —  des ateliers danse-philo pour travailler le concept d'altérité avec un projet intitulé: Ces autres qui me touchent. 

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