Texte de Marie Cardelli, principale du collège Lou Vignares, Vedène 84270

L'expérience menée au collège nous permet de voir déjà quelles sont les conditions de la réussite c'est  à dire de la pérennisation du projet. Trois conditions sont nécessaires :

Le travail en équipe est indispensable, il faut donc arriver à dégager du temps commun de travail et de concertation. Cette année nous avons banalisé deux heures de 15 à 17h le jeudi dans les emplois du temps des deux classes où tous les enseignants sont libérés pour pouvoir effectuer de la remédiation ou du travail en équipe. Cette disposition sera plus difficile à mettre en place sur l'ensemble du niveau l'année prochaine (7 classes de 6ème) il faudra par exemple prévoir de faire terminer toutes les classe de 6ème à 16h et de prévoir des enseignants libérés par soir en roulement par discipline (maths le lundi, français le mardi etc...) pour la remédiation. A discuter en équipe.....

La formation est indispensable : les enseignants réclament cette formation car la didactique change. On doit accompagner les équipes dans cette mutation. La formation initiale des enseignants fait peu de place pour la pédagogie et tout le monde ressent ce besoin de formation. La formation continue doit permettre de donner des outils. Le plus difficile est de mettre les nouvelles approches pédagogiques en exercice dans un cadre fait pour un fonctionnement traditionnel. Difficile de favoriser le travail en groupe dans des classes étroites où les élèves ont déjà du mal à tenir en rang serré et où les enseignants à didactique différente se succèdent. Il ne faut pas négliger les contraintes matérielles qui en bloquant parfois les processus découragent les bonnes volontés.

La communication (ascendante et descendante) est indispensable. Il faut pouvoir être réactif, il faut donc formaliser la communication mais aussi favoriser la communication informelle qui permet de saisir les situations dans leur complexité. Cela nécessite un minimum de confiance entre les acteurs. Les enseignants doivent pouvoir parler de leurs difficultés sans crainte d'être « jugés » par leur hiérarchie et celle-ci doit donner des preuves de son écoute et de sa bienveillance dans ce nouveau mode de fonctionnement. L'équipe de direction doit donc s'investir pour devenir des « facilitateurs »  de ces expérimentations.

Enfin, ces expérimentations ne doivent pas faire oublier tous les projets qui sans être innovants participent au bon climat de l'établissement. C'est la conjonction de tous les investissements pédagogiques mis en commun qui font changer doucement mais sûrement les pratiques pédagogiques. Il faut essayer d'initier des cercles vertueux.