L’apprentissage du français contre les exclusions
Ce dossier des Cahiers Pédagogiques, élaboré conjointement par le CRAP-Cahiers Pédagogiques et par l’Association Française des Enseignants de Français (AFEF), se fixe comme objectif de faire le point sur la place, les contenus et les outils de l’enseignement-apprentissage du français dans le cadre des évolutions liées à la mise en place du Socle commun. Il vise à éclairer comment les formateurs et enseignants concernés par cet enseignement-apprentissage – en maternelle, en élémentaire, au collège, au lycée, au lycée professionnel, à l’université – œuvrent à  la construction d’une culture scolaire commune que la loi d’orientation du 8 juillet 2013, dans son article 13, présente comme  « indispensable pour réduire les inégalités et permettre l’accès au savoir à ceux qui n’ont, pour l'essentiel, que l’école pour apprendre. »
Comment les apprentissages de la lecture, de l’écriture, de l’oral s’actualisent-ils dans nos classes et nos cours quand l’enseignement du français ne se fixe plus comme finalité la sélection (reproduction) des « élites » mais la réussite de tous les élèves, y compris les plus éloignés de l’univers de l’école ?
En quoi les technologies numériques influent-elles sur ces apprentissages ?

Dans le « domaine des langages fondamentaux »
C’est le premier domaine dans lequel on pense à inscrire la discipline français. Dans la logique des compétences-clés, la maitrise de la langue française, langue première (maternelle), langue de communication et langue des apprentissages scolaires est présentée comme reposant sur un enseignement spécifique mais relevant aussi de la pratique de tous les autres enseignements et de la participation à la vie scolaire.
Comment articuler cet enseignement spécifique – celui des heures de français – et son inscription dans les pratiques des autres disciplines ? Comment éviter la réduction du « français des disciplines » à un empilement contreproductif d’exigences normatives ? Comment faire du travail de la langue un apprentissage de la construction de la pensée et des savoirs ? Dans le premier degré comment faire « dialoguer » les disciplines ? Dans le secondaire, quelle est la part de chaque discipline et comment s’organise le travail interdisciplinaire ? Dans les filières professionnelles et technologiques, comment enseignants de disciplines professionnelles et professeurs de lettres collaborent-ils pour construire la maitrise de la communication professionnelle ? Les témoignages d’enseignants d’autres disciplines sont les bienvenus.

Un rapport littéraire au monde
Comment, dans le cadre de la discipline français, revivifier l’union de l’enseignement de la langue et celui des lettres, pour un enseignement littéraire actuel qui réponde avec exigence et ouverture aux besoins de publics éloignés des sphères littéraires et des cultures « légitimes » ?
Comment construire une culture qui fasse la part d’un patrimoine humaniste commun et celle de la création littéraire et artistique contemporaine ; une culture vivante, forte de ses valeurs et ouverte à l’altérité, à la modernité ; ouverte aussi aux pratiques de loisir pour leur insuffler son exigence ?

L’évaluation
Un dossier sur l’enseignement (du français) à l’heure des compétences ne peut faire l’impasse sur l’évaluation en tant qu’instrument de la dialectique entre l’enseignement et les apprentissages. Quel regard porter sur les productions de nos élèves afin de mieux les guider au long de leur parcours de construction ?
Nous faisons appel à contributions. Dans vos écoles, dans vos établissements, comment associez-vous (ou pas) notes et compétences ? Comment rendez-vous lisibles pour les élèves, pour leurs familles, les apprentissages attendus et ceux qui sont réellement observés ? Comment organisez-vous l’interdisciplinarité de l’évaluation des acquisitions en français ?
Ce dossier des Cahiers pédagogiques se veut résolument inscrit dans l’actualité de l’enseignement du français, tourné vers l’avenir, ce qui n’exclut nullement l’identification des difficultés et obstacles à surmonter. Proposez-nous vos analyses, le récit de vos expériences (abouties ou non), vos propositions. Nous n’attendons pas d’articles aboutis dès le premier contact. Envoyez-nous dès que possible quelques lignes présentant votre projet et nous pourrons commencer à échanger.

Contacts :
Dominique Bucheton : dominique.bucheton@wanadoo.fr
Dominique Seghetchian : seghetchiand@yahoo.fr
Daniel Stissi : dstissi@aol.com

Rebonds 4

Bonjour,

Je suis enseignant en Technologie et je souhaiterais vous proposer une contribution vous présentant à travers trois exemples comment j'utilise, en classe de 6e, le français afin d'aider les élèves à construire leurs pensées, leurs savoirs et aussi pour leur faire comprendre que quelque soit la matière, le français est essentiel.

- La métaphore du chateau de légo pour expliquer l'utilité du vocabulaire dans la construction d'une idée.

- Les "mots interdits" (truc, machin, chose...) qui empêchent d'exprimer une idée correctement et précisement.

- La co-construction des définitions en cours.

Seriez-vous intéréssé ?

Cordialement

Cher collègue bonjour,

Tout d'abord je vous remercie de l'intérêt que vous manifestez envers notre revue et de votre réponse à notre appel à contribution.

Je vous mets en pièce jointe les indications qu'un auteur des Cahiers Pédagogiques doit connaitre.Le dossier est co-coordonné avec l'Association Française des Enseignants de Français et nous souhaitons que les contributions des collègues des autres disciplines éclairent la liaison avec les cours de français, la dimension interdisciplinaire de la maitrise de la langue.

Cordialement,

Dominique Seghetchian

seghetchiand@yahoo.fr

Dominique Seghetchian enseignante retraitée, le 8 Juillet 2014 à 23:29 lettre_aux_auteurs-conditions_de_publication_dans_les_cahiers_pedagogiques.docx

Bonjour,

Je viens de vous envoyer une première version de mon article

Merci

 

David Berland Professeur de Technologie, le 13 Août 2014 à 22:53 francais_en_technologie_-_crap.pdf

Chers collègues,

            ma contribution porte sur la question des études littéraires, telle que posée dans le texte de présentation du cercle:

"Un rapport littéraire au mondeComment, dans le cadre de la discipline français, revivifier l’union de l’enseignement de la langue et celui des lettres, pour un enseignement littéraire actuel qui réponde avec exigence et ouverture aux besoins de publics éloignés des sphères littéraires et des cultures « légitimes » ?Comment construire une culture qui fasse la part d’un patrimoine humaniste commun et celle de la création littéraire et artistique contemporaine ; une culture vivante, forte de ses valeurs et ouverte à l’altérité, à la modernité ; ouverte aussi aux pratiques de loisir pour leur insuffler son exigence ?"

            Pour la revivification de l'enseignement des Lettres, il importe que soit effectué un bilan qui contextualise son exercice.  Le nombre d'essais parus dans la dernière période est révélateur à cet égard, de même que leurs intitulés. L'utilité et même l'existence de la littérature et des études relatives à cet objet y sont questionnées, cela dans un contexte général de crise des humanités et des sciences humaines et sociales (les références bibliographiques et sitographiques sont ci-après). Il serait intéressant que les enseignants soient davantage informés de ces questionnements, de manière à ce que des démarches évolutives puissent se mettre en place.            Comme l'écrit Dominique Maingueneau par exemple, il semble clair que nous vivons le déclin d'une certaine littérature patrimoniale et élitaire. De la nécessité de donner aux littératures alternatives et plurielles, en termes d'origine et de genre notamment, les moyens d'être véritablement enseignées et transmises.  Un exemple, celui de la littérature francophone dont la réforme de l'enseignement (2000) stipule l'introduction en lycée, en classe de seconde notamment. La publication de documents d'accompagnement contribuerait à former les enseignants dans ce domaine. L'actualisation des programmes par le Conseil supérieur de programmes (CSP) s'avère une opportunité pour mettre en application cet enseignement. Le concours des services spécialisés des Dom-Tom et de la Coopération serait précieux à cet effet.

          Entre autres moteurs à même de dynamiser les études littéraires, il reste à promouvoir le comparatisme littéraire et anthropologique, par exemple à travers l'étude des schémas de modélisation dialogique propres à de nombreuses oeuvres de la littérature francophone, telles Le Passé-simple de Driss Chraïbi (1954), Nedjma de Kateb Yacine (1956), L'aventure ambiguë de Cheik Hamidou Kane (1961), Le soleil des indépendances d'Ahmadou Kourouma (1968)...     L'institution littéraire a donné des signes forts d’ouverture dans ce sens: outre la reconnaissance par la République en 2008 de l’œuvre d'Aimé Césaire à l'occasion de son décès, il y a eu l'attribution du prix Nobel de littérature en 2009 à l’œuvre cosmopolite de JM Le Clézio, celle du prix Goncourt 2009 à la Franco-Sénégalaise Marie Ndiaye  pour son roman, Trois femmes puissantes...    --------------------

Citton Yves (2009), L’avenir des humanités (La Découverte)Compagnon Antoine (2007), La littérature pourquoi faire? (Fayard)

Jouve Vincent (2010), Pourquoi étudier la littérature? (Armand Colin)Maingueneau Dominique (2006), Contre Saint Proust ou la fin de la Littérature (Belin)Marx William (2005), L'adieu à la littérature (Ed de Minuit)

Schaeffer Jean-Marie (2011), Petite écologie des études littéraires. Pourquoi et comment étudier la littérature? (Editions Thierry Marchaisse)

Bloch Béatrice, Savoir pourquoi on lit la littérature n’est pas savoir pourquoi on l’aime (revue Fabula, novembre-décembre 2011) http://www.fabula.org/revue/document6580.php

Leblond A. (2001), «L’utopie des humanités» in site de Fabula,http://www.laviedesidees.fr/L-utopie-des-humanites.html«En 2010 ont paru plusieurs défenses et illustrations des humanités – de Martha Nussbaum à Vincent Jouve et plus récemment Jean Marie Schaeffer. Mais c’est dans l’essai d’Yves Citton que la valeur politique de cette défense est la plus affirmée: il semble opportun d’y revenir alors que nous entrons dans un moment de débat politique, qui pourrait offrir l’opportunité de renverser la logique de sape à l’œuvre ces dernières années.(…) Cette crise des humanités reflète une crise de société.»Maingueneau Dominique (2011), «À quoi servent les études littéraires?» in site de Fabulahttp://www.laviedesidees.fr/A-quoi-servent-les-etudes.html

Pétition pour l’enseignement des littératures francophones en France (2007) http://www.lianes.org/index.php?action=article&id_article=455861

«La progression au long des deux années se fonde sur deux principes. L’un est qu’en seconde, il convient de construire avec les élèves la notion de mouvement littéraire qui est nouvelle pour eux ; en première, il convient de l’élargir à celle de mouvement – et dans certains cas de phénomène – littéraire et culturel. L’autre est que les domaines envisagés sont le domaine français et francophone essentiellement en seconde et, en première, le domaine français dans ses relations avec des phénomènes internationaux, en particulier européens (…)Il est bon que les élèves prennent conscience des dimensions nationales de cette histoire, mais aussi de ses dimensions internationales. Ainsi pourront-ils la saisir dans sa complexité plus grande en première, par une initiation à la question des relations et influences entre cultures.(…) Puisque le programme a retenu le principe de privilégier en seconde le domaine français et francophone, et en première de donner des ouvertures sur la dimension européenne et internationale, il s’agit d’aborder les mouvements qui constituent des scansions majeures de l’histoire en l’un et l’autre domaines. (…) Le rôle de l’histoire littéraire est, en premier lieu, de donner les éléments de contextualisation nécessaires à la compréhension des oeuvres étudiées.» Centre national de documentation pédagogique (2000), Français en classes de seconde et première - Accompagnement des programmes officiels (histoire littéraire et culturelle),

http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/lettres/inspection/FrSeconde/acc_2nd...

 

1 exemple de séances  (cycle 3) au sein d'une séquence sur le Dialogue

1- tri de textes pour repérerer des dialogues: travail en groupes avec feed-back de chaque groupe à la classe. Enoncer les critères de séléction. trace écrite: à quoi reconnait-on un dialogue?

2- repérer tous les indices de construction d'un dialogue: collectif. Rédaction d'une grille qui servira à l'écriture du dialogue (tiret- à la ligne- temps des verbes- présence d'une incise...). Guide ET outil d' évaluation formatrice.

3- "Atelier de réparation de texte".

*L'enseignant projette une ou plusieurs productions d'élèves en vue d'un travail d'améliration. Il choisit ses textes en fonctions d'une compétence qu'il souhaite ajouter à la grille de compétences. Ex: répétition de l'incise "dit"*Pour nous aider à remplacer "dit" par autre chose, on va construire "une boite à outils". Dans tous nos texte+textes dans la bibliothèque (classe ou école), on va faire un relevé d'incises. Travail de groupe, suivi d'une mise en commun (affiche de classe).

*on "répare" le texte projeté au tableau

4- Réécriture de texte individuel

 

Chère collègue

Nous vous remercions de l'intérêt que vous portez à notre projet. Je prends bonne note de votre proposition. Nous vous recontacterons dès que nous aurons pu nous rencontrer, mes collègues coordonnateurs et moi-même, sans doute laisserons-nous passer la période de rentrée, il est vraisemblable que ce ne sera donc vraisemblablement pas avant le mois d'octobre.

Si vous souhaitiez malgré tout avancer dans la rédaction d'un premier jet, il me semble important que la description soit accompagnée d'une analyse.

Cordialement

Dominique Seghetchian

Dominique Seghetchian enseignante retraitée, le 23 Août 2014 à 21:24

Chers collègues,

J'ai ébauché un article pouvant rentrer dans le cadre de cette publication.

Je ne prétend pas révolutionner quoi que ce soit, mais présenter la réflexion et les trouvailles intéressantes, je l'espère, d'un professeur de français plutôt traditionnel qui essaie de faire son miel de toutes sortes d'influences. Le titre provisoire : "Capacités et ceintures : deux outils pour revivifier l'écriture du récit en 6e."

J'y développe l'introduction dans mon enseignement de la rédaction d'une système d'évaluation par ceinture et de la notion de "capacités", empruntée à la didactique actuelle de l'histoire-géographie.

En revanche, je n'ai pas vraiment conscience de la longueur attendue.

Qu'en pensez-vous ?

Cordialement. Pierre Jacolino

Bonjour

Nous sommes bien sûrs intéressés par cette proposition. Vous trouverez en PJ la lettre "aux auteurs" des cahiers pédagogiques. En ce qui concerne la question précise de la longueur, comme nous avons reçu beaucoup de contributions et que nous souhaitons pouvoir donner la parole à un maximum d'auteurs, il est recommandé de ne pas dépasser 10000 signes espaces compris (de fait, dans les Cahiers, les articles les plus lus sont autour de 8000). Mais le travail de synthétisation de l'écriture peut se faire ultérieurement, après une première lecture.

Cordialement

Pour les coordinateurs

Dominique Seghetchian

Bonjour,

Votre aventure me plait bien, 

Seriez vous d'accord pour la raconter, vu coté "évaluation" dans le cercle "évaluer les élèves?

Le texte doit y être clair, explicite, mais pas forcément très long.

n'hésitez pas à aller voir ce qui s'y fait

http://cercles.cahiers-pedagogiques.com/cercle/evaluer-les-eleves

Roseline Ndiaye, Co-webmestre des cercles 

Roseline Ndiaye Présidente du CRAP-CahiersPédagogiques, Enseignante, SVT, Paris, le 2 Décembre 2014 à 21:45
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