Issu du plan Dalton, le "plan de travail" a été introduit en France par Célestin Freinet. Il permet d'adapter le travail à chaque élève en tenant compte de ses rythmes.
C'est aussi un outil d'autonomie face au travail.
Quel plan de travail utilisez vous ou avez vous déjà testé ?
Quels sont les éléments indispensables d'un plan de travail ?
Quel place occupe-t-il dans l'organisation de vos "cours" ?
Est-il disciplinaire ou inter-disciplinaire ?
Comment les élèves s'en emparent-ils ?
Allez je me lance, non pour répondre précisément en mode expert (que je ne suis pas) à tes questions, mais essayer de cerner des enjeux et des contraintes autour de la mise en place d'un plan de travail dans le second degré.
Tout d'abord, il faut souligner ce qu'on recherche en créant un plan de travail pour ses élèves : du travail balisé et explicite, en groupe et/ou seul, du travail autonome, la possibilité de diversifier les activités tout en différenciant, permettre à ceux qui en veulent plus et qui en font plus de le faire tout en partageant avec tous les élèves des jalons communs, de permettre à l'inverse à ceux qui vont moins vite d'aller à leur rythme, tout en définissant malgré tout un rythme attendu de croisière. Le plan de travail est donc à la fois une programmation de séquence, un outil de différenciation et de développement de l'autonomie des élèves. Il suscite un nécessaire engagement des élèves, engagement dans les activités en classe sans lequel l'apprentissage n'est pas possible. Il peut aussi susciter des oppositions et de l'attentisme. D'où sans doute l'idée de ne pas perdre le fil du sens des activités et de l'enjeu intellectuel, de l'apprentissage cognitif visé. Enfin le plan de travail peut servir de support simple à l'évaluation des élèves. On peut même le considérer comme une forme de contrat de travail, de contrat de confiance comme dirait l'autre.
Contrairement au premier degré, nous, enseignants du collège, avons plusieurs classes de manière discontinue dans la semaine, et sur un temps plus limité. Aussi je trouve que les comparaisons sont risquées, et on peut convenir qu'il faut des adaptations spécifiques à l'enseignement dans le second degré, avant même de se poser les questions des différences disciplinaires : il faut gérer le temps différemment, les nombreuses ruptures cognitives des élèves, le travail hors la classe... Je m'interroge sur le développement d'outils d'accompagnement idoines pour bien gérer le plan de travail : affichage dans la classe, utilisation des outils numériques comme le cahier de texte numérique ou un blog. Enfin je m'interroge sur les formes d'évaluation au-delà de la simple question notes ou compétences.
Bref, pour faire simple, le plan de travail me paraît comme un super outil, je débute, j'y crois, mais je vois bien qu'il y a des limites que j'aimerais pouvoir lever.