La rentrée est un moment privilégié à partager avec les parents, mais comment? Voici quelques expériences qui peuvent nous inspirer:

Patrick Hubert, CPE,  nous a proposé: 

Depuis deux ans au moins, dans mon collège ZEP (beaucoup de CSP défavorisées), nous proposons aux parents qui accompagnent leur enfant pour la rentére en 6ème (ces derniers rentrent "seuls", càd sans les 5è, 4è et 3è) de partager un café et quelques viennoiseries dans l'Espace parents du collège (qu'ils découvrent ainsi par la même occasion, équipé de cafetière + café, théière + thé, poste informatique, revues et documentatiosn diverses).

La chef et moi-même (je suis CPE) accueillons les parents par une courte présentation du collège et des lieux (en essayant de "dédramatiser" cette rentrée qui est parfois un peu source d'angoisse, surtout pour les mères seules dont c'est l'aîné qui entre au collège), puis répondons à toutes les questions qui peuvent se poser (c'est surtout à travers certaines d'netre elles qu'on ressent les angoisses...). Nous proposons aussi des rencontres autour de questions de parentalité à ceux et celles qui le souhaitent, animées en partenariat par l'AS, des conseillères de la CAF, une éducatrice de la Sauvegarde (éduc en milieu ouvert) et moi-même.

Cela dure environ 45', mais cela passe en fait très vite ! Nous étions environ 40 l'an dernier (soit un bon pourcentage des parenst de 6è car nous sommes un collège 400), et le lieu était presque trop petit...(et surtout la cafetière qui a turbiné pour l'occasion !)

Bonne rentrée à tous-tes ! (pour moi, c'est fait depuis mardi, même s'il nous reste encore à accueillir les élèves...)

Yann Forestier, nous a proposé: 

Dans la classe de 2nde que des collègues et moi-même avons prise ensemble, nous organisons à la fin du mois de septembre un séminaire de début d'année, soit 3 jours dans un centre de vacances avec visites culturelles, sport et surtout conception d'un projet à mener ensemble toute l'année.

Le dernier jour, c'est à dire le vendredi soir, les parents viennent chercher leur enfant et les élèves leur présentent à la fois ce qu'ils ont fait pendant les deux jours et ce qu'ils feront pendant l'année. Les parents sont invités à apporter un petit quelque chose à manger que nous partageons tous ensemble pour une discussion informelle...

Cela marche plutôt bien, même si on ne parvient pas vraiment à orienter la discussion informelle vers la question du travail scolaire, des difficultés qu'on peut rencontrer, des solutions qui existent... Il faudrait qu'on se pose quelques questions sur ce point et la manière de formaliser cette discussion informelle...

 

Florence Castincaud, collège

Pour briser la glace une fois en classe, je médite quelque chose à partir d'images projetées ( merci au crapiste des Rencontres qui m'a donné l'idée) en demandant à chacun de dire celle qu'il préfère et pourquoi , puis échange à travers la classe, parce qu'on a peu de temps et je voudrais ensuite que les parents posent leurs questions. ..  Soit des dessins d'humour, peut-être est-ce difficile à décrypter, mais c'est une piste... Soit des images de collège (élèves alignés en classe, élèves en groupes, élèves en observation et travail dans un coin jardin, élèves jouant en récréation). A suivre....

 

 

 

Florence C

 

 

Rebonds 4

Pour briser la glace une fois en classe, je médite quelque chose à partir d'images projetées ( merci au crapiste des Rencontres qui m'a donné l'idée) en demandant à chacun de dire celle qu'il préfère et pourquoi , puis échange à travers la classe, parce qu'on a peu de temps et je voudrais ensuite que les parents posent leurs questions. ..  Soit des dessins d'humour, peut-être est-ce difficile à décrypter, mais c'est une piste... Soit des images de collège (élèves alignés en classe, élèves en groupes, élèves en observation et travail dans un coin jardin, élèves jouant en récréation)à suivreFlorence C

     

        

 

 

    

                                                                     

Je rejoins Yann Forestier sur la chouette idée de "séminaire de début d'année" ; dans mon lycée général, ç'avait pris la forme d'un "week-end d'intégration" avec une classe de Terminale. Cela peut beaucoup aider à construire le "groupe-classe", mais les parents n'y ont pas vraiment été associés jusqu'ici. Il faudrait que l'on s'inspire de ce que vous faîtes.La coopération avec les parents se concrétise chez nous par l'organisation d'une réunion le premier samedi matin de l'année scolaire ; PP de Terminale, j'appelle tous les parents le soir de la rentrée des élèves afin qu'ils soient tous présents (ça marche!!^^). Le samedi, entourés par les autres professeurs qui viennent, les deux PP de la Terminale (il y a deux PP par classe en ZEP) présentent une forme de "contrat" avec les parents : nous allons superviser la scolarité de leurs enfants, mais nous avons besoin de leur confiance et de leur autorité lorsqu'il faudra remuer les élèves (qui travaillent très peu jusqu'à qu'il y ait des sanctions). Les parents jouent tous le jeu, c'est formidable. Cela facilite beaucoup le travail par la suite !!

Bonsoir,bref compte-rendu d'aujourd'hui du moment de rentrée 6e avec parents ( collège ZEP, Nogent sur Oise) .Nous pensions que peu de parents "monteraient" en classe avec les enfants comme il y étaient invités, nous avions tort : beaucoup sont restés avec nous et pas seulement les parents "classes moyennes" à l'aise avec l'école. Résultat : trop peu de chaises prévues dans nos salles , ou plutôt il était prévu qu'ils restent "naturellement" debout... Ah, il y a des progrès à faire !Bref, il y avait une douzaine de gens assis et autant debout; après quelques mots de bienvenue j'ai projeté les 4 photos illustrant des aspects de la vie au collège ( voir ci dessus, re-merci à Bernard Corvaisier) et j'ai demandé , après un temps de réflexion, aux parents et aux élèves de donner leur préférence en disant pourquoi, sans être trop "lourde"... Un père a choisi le travail en groupes, d'autres le travail au jardin, des élèves aussi, d'autres élèves la cour de récréation... Un père a dit qu'il fallait que ces quatre aspects existent au collège, ce qui a fait une sage conclusion.Ensuite j'ai distribué à tous l'emploi du temps et, après temps de découverte par tous, beaucoup de questions des parents et des élèves sur tel ou tel aspect.Pour terminer, j'ai parlé de l'évaluation par compétences et sans aucune note sur toute l'année. On en reparlera en réunion parents profs de début d'année jeudi prochain.Et j'ai donné un petit papier avec mes coordonnées pour me joindre directement.

Donc, des progrès à faire sur ce moment, mais belle participation sur cette première fois, dans toutes les 6e.

Florence C

 

j'essaye aussi des choses depuis quelques temps lors de la rentrée en sixième SEGPA.Tout d'abord je salue parents et élèves un par un (c'est bête mais parfois on oublie des petits détails comme ça...). Je ne salue pas le troupeau.J'invite ensuite les parents qui ont le temps à monter en classe en leur annonçant que cela ne prendra que 30 minutes.Arrivés en classe, je pose tout de suite la question "est-ce que vous avez des questions? ". En effet, le parent, comme le prof en formation ou l'élève, n'écoutera pas un mot de ce que vous dîtes tant qu'il aura le doigt levé ou sa question en tête.

L'année dernière j'ai commencé par leur présenter une régle en leur assurant que je la ferai respecter et que je la respecterai moi-même: "chacun(e) a le droit à la sécurité physique, psychologique et matérielle".Et je leur présente des situations qui empêchent ou qui permettent d'apprendre (se sentir en sécurité ou plutôt menacé, être humilié,... ). En général, ça parle bien aux élèves de SEGPA... ainsi qu'à leurs parents...Vient très naturellement la question "et si qqun(e) ne respectait pas ce droit?". Je leur présente alors le fonctionnement institutionnel de la classe: le conseil de progrès, l'heure de vie de classe, le permis à points et la fiche d'incident ou de message clair qu'ils pourront utiliser tout au long de l'année. Je dis alors aux parents de ne pas hésiter à nous appeler en cas de souci et je les assure qu'en cas de brimade, de harcèlement et autre bullying sera pris en compte et "traité" en heure de vie de classe dans un premier temps. Cela rassure pas mal et c'est dit devant tout le monde (y compris les futurs brimeurs...).

Cette année, je vais commencer par leur lire la Charte de la laïcité.Naaaaan j'déconne...

J'ai essayé aussi un format de réunion qui avait super bien marché (et le message de Florence m'a permis de m'en rappeler et je vais le refaire): l'exercice noté par les parents.Yann parlait de formaliser une discussion informelle, voici un moyen parmi d'autres.Certains connaissent peut-être déjà sur cette liste, il s'agit d'une démarche lancée par Mr Pepinster, un belge que j'avais rencontré grâce au GFEN. Voici comment je procède:Je leur propose que nous réfléchissions ensemble à l’évaluation (personne n’a osé refuser pour l’instant…) et je leur présente une copie d’élève à corriger. Voici le déroulement de cet échange/débat :- L’exercice est présenté au tableau (un frisson parcourt la salle…):J’achète 3 gâteaux à 4 euros pièce. Combien cela va-t-il me coûter ?(les parents sont rassurés, ils vont pouvoir répondre).L’élève répond en écrivant sur sa copie :3 x 4 = 14 euros- Je dis aux parents :« Voici un exercice qu’un élève a fait en contrôle : Quelle note sur 5 lui mettriez-vous ? Je vous laisse réfléchir ». J’interroge élèves et parents un par un et nous obtenons, évidemment, des notes allant de 0 à 5 (si personne ne dit 5, je dis que c’est possible). Chacun explique son choix et nous voici avec un nombre de notes différentes qui peut être très important (surtout si on introduit des notes à virgules…). Quelques exemples de justifications de notes :- 0 parce que le résultat est faux.- 1 parce que le résultat est faux mais que le raisonnement est bon.- 2 parce que le résultat est faux mais que le raisonnement est bon.- 3 parce que : un point en moins pour le résultat faux et un point en moins pour la phrase de réponse qui est absente.- 5 parce que l’évaluation ne portait que sur la capacité à utiliser la bonne opération selon la situation et pas sur les tables.- On peut même pousser un peu le bouchon en leur expliquant qu’on pourrait mettre –1 sur 5 ( parce que le résultat est faux et qu’en plus cela fait deux mois qu’on leur dit qu’il faut faire une phrase pour donner la réponse ).- S’en suit une discussion sur le fait qu’une note n’a aucune valeur en soi et que seul importe ce qui est évalué à travers un exercice. On peut alors également montrer l’intérêt de rendre explicite aux élèves ce sur quoi ils seront évalués et que les parents peuvent les y aider en leur demandant « Qu’est-ce que tu as appris ? » plutôt que « t’as eu combien ?». On peut également discuter avec les parents de ce que peut vouloir dire « connaître la multiplication », « être bon en multiplication » et par conséquent des différents niveaux d’abstraction et de la morphogenèse spiralaire des concepts ;-) Ou encore des blocages dus au vocabulaire en mathématiques (dans l’exercice il fallait également connaître le sens de « 4 euros pièce »).- Chacun pourra trouver un exercice correspondant à sa matière et pouvant amener ce type de discussion. Par exemple, C. Pepinster nous avait fait corriger une dictée et il était intéressant de vérifier que même avec des critères de corrections identiques (une grille donnée avec la dictée) nous obtenions des notes sur 20 sensiblement différentes.Ce type de rencontre est modeste et ne demande pas beaucoup de préparation (si ce n’est d’avoir un peu réfléchi à l’évaluation avant de venir). Essayez, cela vaut le coup et cela évite d’en rester aux traditionnelles recommandations et bonnes résolutions comme « verifier son carnet et son agenda tous les soirs ». On peut aussi l'animer pour une rencontre parents/profs dans l'année, par exemple quand on lance une classe sans note ou ce genre de choses.

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