Sortir de nos salles d’atelier pour aller découvrir des lieux aux 4 "coins" cardinaux de la Thiérache et d’ailleurs. Visiter à sa guise le familistère de Godin, constater la présence d’abbayes qui fabriquaient et fabriquent encore bières et maroilles. Parcourir un peu la campagne et le patrimoine de la région en voiture et à pied pour mieux mieux faire la part de la tradition et de l’innovation !

Rebonds 7

Pour faire saliver, quelques photos récentes: au Familistère Godin à Guise, et à l'Abbaye St Michel à Hirson.

Ça donne envie de venir avec vous...

Roseline Ndiaye Présidente du CRAP-CahiersPédagogiques, Enseignante, SVT, Paris, le 18 Juillet 2014 à 20:03

L'envie de venir, oui, c'est un peu le but de ces photos, Roseline…

Jacques TENIER Prof de maths retraité, ancien des PIL, le 19 Juillet 2014 à 19:22

Aujourd'hui 20 aout, première sortie, c'était Fromages: la fromagerie de Sommeron nous a montré la fabrication du Maroilles, du Vieux Lille, de la boulette d'Avesnes. Et ensuite, sur 4km, retour à La Capelle.

Et, pour voir le travail d'emballage en bout de fabrication: http://youtu.be/hs7ktY56HJI

Mercredi 21 Aout - 17h.

Randonnée aujourd'hui dans le bocage Avesnois. Quelques kilomètres sous le beau temps et l'horaire est respecté malgré une erreur de direction au départ. Conséquence minime: 10 minutes de retard à l'apéro; et la bouteille de crémant de JMZ était bien méritée.

Beau sentier, entre les haies du bocage avesnois; et parfois, un oratoire à la croisée des chemins.

Samedi 23 Aout, grande journée: de 11h à 16h30

Visite de l'Abbaye de Saint Michel en Thiérache: M. Meunier nous reçoit et raconte, à sa façon. Il nous entraîne devant les peintures murales qui racontent la vie de Saint Benoît puis dans l'église abbatiale, la "perle de la Thiérache" - surnom qui n'est pas usurpé.

et les cloches: https://drive.google.com/file/d/0B-09RjSx6PqtUzdEUU5VVVNJOEE/edit?usp=sh...

Et puis, pique nique et randonnée en forêt. On patauge un peu dans la gadoue, et on se retrouve sur une départementale à la circulation pas très agréable!. Heureusement, on vient nous rechercher avec une voiture.

Dimanche 24 Aout, 17h - 19h. (dernière session de l'atelier)

Pour terminer, nous allons à l'écomusée de Fourmies, qui occupe tout l'emplacement d'une ancienne filature.

Pas drôle, la vie des ouvriers des filatures, au 19 siècle. Et surtout, la vie des ouvrières. Et aussi des enfants, à partir de 6 ans. Tout ce monde, misérable, travaille pour si peu qu'on pense à de l'esclavage.

Les machines ont été réveillées un instant, rien que pour nous:

http://youtu.be/6O70MpMCZvo

http://youtu.be/3vAL99JNuFw

http://youtu.be/h_pP8Pb-7VE

http://youtu.be/h_pP8Pb-7VE

Et nous rentrons à la MFR, avec une préparation à la restitution pour laquelle nous retrouvons trois citations des mots de Jean-Baptiste Godin, lui qui respectait ses ouvriers au lieu de ce traitement de brute pour les ouvriers et ouvrières des filatures.

"L’amélioration du sort des classes ouvrières n’aura rien de réel, tant qu’il ne leur sera pas accordé les Équivalents de la Richesse

Je veux instaurer la mixité des classes, un recrutement exigeant des enseignants et l'innovation pédagogique. Tout les enfants doivent se sentir bons en quelque chose.

Ne pouvant faire un Palais de la chaumière ou du galetas de chaque famille ouvrière, nous avons voulu mettre la demeure de l’Ouvrier dans un Palais"

Ces propos trouveront un écho dans les révoltes de la fin du XIX siècle qui vont aboutir à la création de la fête du travail le premier mai. Là encore, Godin a été un précurseur visionnaire.

Après la découverte du Familistère Godin à Guise:

Les mots de Godin

La base :L’amélioration du sort des classes ouvrières n’aura rien de réel, tant qu’il ne leur sera pas accordé les Équivalents de la Richesse

L'éducation :Je veux instaurer la mixité des classes, un recrutement exigeant des enseignants et l'innovation pédagogique. Tout les enfants doivent se sentir bons en quelque chose.

Le logement :Ne pouvant faire un Palais de la chaumière ou du galetas de chaque famille ouvrière, nous avons voulu mettre la demeure de l’Ouvrier dans un Palais

Le travail :Il s’agit d’une société où les passions s’épanouissent librement pour aboutir à une grande harmonie individuelle et collective. Le travail est alors un moyen de réalisation des passions de l’individu, et pratiqué uniquement sur la base du libre consentement. Le salaire est alors une répartition égale du produit total de l’exploitation de l’entreprise.

La participation :Avant de penser à faire participer le personnel aux bénéfices, il faut leur assurer une position décente et assurer leur lendemain et celui de leur famille.

Le « bien-être » :Ce n'est pas un phalanstère que j'ai fondé ; ce n'est pas la réalisation du travail sériaire et attrayant que comporte le Familistère; ce n'est pas la réalisation du bonheur que j'ai inauguré. Ce n'est qu'un allégement aux souffrances des classes ouvrières. C'est le bien être physique et moral que je cherche à créer pour elles dans les limites d'une application et d'une répartition plus équitable des fruits du travail.

Prévoyance :En fondant cette association, j’ai voulu donner à mon industrie des garanties de durée et d’avenir et assurer à la population importante qui y est attachée le travail qui la fait vivre. J’ai voulu qu’à ma mort mes établissements restassent constitués sous des règles capables de leur perpétuer une bonne administration et une bonne direction, et fussent à l’abri des vicissitudes et des perturbations que les partages et les directions insuffisantes apportent dans l’industrie.

Direction :[des collaborateurs], hommes dévoués qui, par une action constante sur les travailleurs, leur (aux ouvriers) faisaient comprendre les principes de solidarité et d’association. Cette influence nécessaire était d’autant plus difficile à exercer qu’on s’adressait à une masse d’ouvriers absolument ignorante, qui, par suite de cette ignorance même, se défiait du bien qu’on voulait leur faire.

Références bibliographiques

• Godin lui-même

Godin J.B. (1978), Solutions sociales, 1ère édition, Guillaumin, 1871, réédité par La Digitale, Quimperlé.

Godin J.B. (1878-1906), Le Devoir, Journal de l’Association du Familistère (29 tomes).

Godin J.B. (1989), Lettre à Marie Howland, 5 nov.1866,  Delabre, Gautier

Godin J.B. (1er avril 1891), Réforme sociale

Economie sociale, Exposition universelle de 1889

• Études, essais et thèses

[l'essai d'où est extraite cette bibliographie] Capron M., "Jean-Baptiste Godin, entrepreneur de son siecle ou batisseur du futur ?", Université Paris 8, téléchargeable avec le lien suivant: http://www.crefige.dauphine.fr/Recherche/histo_compta/capron.pdf 

Ballet J., de Bry F. (2001), L’entreprise et l’éthique, Seuil.

Delabre G., Gautier J.M. (1978), La régénération de l’utopie socialiste. Godin et le familistère de Guise, thèse de doctorat d’Etat en Sciences Economiques, Université Paris I.

Delabre G., Gautier J.M. (1983), Godin et le familistère de Guise, Société Archéologique de Vervins et de la Thiérache, Vervins.

Delabre G., Gautier J.M. (1988), Vers une République du travail. J.B.A. Godin. 1817-1888, Editions de la Villette.

Desroche H. (1975), La société festive, Seuil.Guiol P. (2000), « L’expérience Godin ou les «équivalents de la richesse », Panoramiques, p. 94-104.

Lamon B. (2000), La citoyenneté globale et locale de l’entreprise transnationale, Thèse de doctorat de l’Institut Universitaire des Hautes Etudes Internationales, Université de Genève.

Thuderoz C. (1997), Sociologie des entreprises, La Découverte.

Godin et le familistère de Guise, Colloque de Guise du 21 mai 1988 (1989), Presses Universitaires de Reims.

Notice sur les institutions du Familistère de Guise, publiée à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900.

Merci pour ce choix de textes, Jacques.

Ces phrases d'un utopiste qui a les pieds bien ancrés dans la réalité font du bien.

Michèle Amiel

Michèle Amiel Proviseure honoraire, le 15 Septembre 2014 à 19:32
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