Voici trois années que j’essaie de faire faire de bons vieux exposés à mes élèves (de 6ème), d’une façon un peu innovante. Pour cela, j’ai fait des essais, jusqu’à être à peu près satisfaite du travail.

Le premier principe, qui ne s’est pas érodé avec le temps est de constituer une équipe soudée de 3 à 4 élèves. Soudée, car il est hors de question que les uns ou les autres se tirent dans les pattes, ou se cachent en cours de route.
Une année, j’ai voulu « choisir» les membres du groupe, mais c’était une mauvaise idée, rien de tel que des élèves qui s’entendent bien.
Mon second principe était de les faire travailler avec un outil numérique.
La première fois, je me suis servie de tablettes, malheureusement sans wifi. Les élèves y ont trouvé les informations pour faire leur exposé, et ils devaient faire un visuel, dans le quel soit ils exposaient, soit ils faisaient une animation à partir de dessins ou de post-its. D'ailleurs, il valait mieux se limiter à un visuel, car dès qu'ils ajoutaient du son, le volume sonore de la classe dépassait le supportable. Ce qui rend la chose difficile à mettre en oeuvre.
Finalement, ils ont tous fait de jolies vidéos, ou présentations, avec beaucoup d'enthousiasme et d'envie d'apprendre. Quelques difficultés techniques se sont présentées à moi, comme le regroupement des vidéos sur mon disque dur, sans dépasser la place disponible, ou encore le changement de format, mais ça restait surmontable. D'ailleurs,  si je le refaisais, j'opterai pour l'option film avec le téléphone portable, vu que là, la tablette n'apporte pas de valeur ajoutée. On aurait également pu utiliser un logiciel d’animation comme moovly, sous réserve de créer un compte à l’avance, et de pouvoir l’utiliser dans l’établissement.
La seconde fois, j'ai fait un compte google par classe, avec un mot de passe facile, et un dossier par groupe. Quoi de plus simple… mais également, quoi de plus simple à pirater. Le travail est lancé, les élèves adhèrent. Après quelques recherches pour étayer l’exposé, Ils créent au choix un fichier texte ou une présentation, vont chercher des images supports, qu’ils enregistrent, se concertent sur la forme à lui donner, et vogue la galère à la maison. Retour en classe, ils se sont tous connecté, ont échangé le code et se rendent compte que le travail de certains a été saboté… Fort de cette expérience, nous avons modifié les codes, pris le temps de nous dire qu’il ne fallait pas les partager avec nos amis, ni les enregistrer sur la session. Nous avons surtout engagé une discussion sur le respect du travail de l’autre. Enfin, ceux qui restaient suspicieux ont partagé leur travail avec la classe et leurs amis, tout en en restant propriétaires. Le travail s’est fini par une présentation des exposés en classe.
Cette année, pour la troisième fois, je me suis attelée à ce projet de travail collaboratif, à la construction d’un exposé. Première remarque, plus ça va, plus les élèves sont prêts à utiliser l’outil numérique (dans les deux sens du terme, ils ont à la fois envie, et ils y sont assez préparés). Moi aussi, j’étais davantage prête: un mot de passe à peine mémorisable, autant que possible le fichier est créé dans la boite Drive de l’élève et partagé avec la classe, un travail fait sous forme de présentation, qui permet une répartition des taches entre élèves, et puis en classe, un travail davantage guidé vers un bon travail scientifique, et, avec la documentaliste, vers une meilleure gestion des données.
Troisieme principe: en faire profiter tout le monde. Le travail s’est fini par des supers exposés en classe, notés, la plupart du temps entre 15 et 20.
Dernier principe, largement mis en oeuvre, donner du plaisir à tous. Ils n’ont pas dit si c’était le cas, mais la demande des élèves à recommencer un travail sur le même modèle le laisse penser.
D’ailleurs dans l’une de mes classes, nous avons utilisé le savoir faire pour réaliser un travail de recherche sur des fourmis, et plus précisément celles qui sont parties dans l’espace, dans la station spatiale. Semaine après semaine les élèves repartaient avec un travail à faire, une recherche, une mise en page, une traduction, des questions à poser à la chercheur américaine, et mettaient à profit l’intelligence collective pour faire avancer le travail qu’ils ont présenté devant d’autres jeunes myrmécologues.
A la rentrée, je vais essayer de mettre le cadre en place dès le début de l’année, de façon à ce que les élèves retrouvent un espace de travail, en ligne, tout au long de l’année, et que l’on puisse y faire le travail avec le groupe.