Il y a quelques jours, une clameur monte, « bronca » poussée par des enseignants en colère : la prérentrée est supprimée, les élèves et les personnels vont rentrer le même jour. La mobilisation des enseignants associée probablement chez le ministre à un retour au bon sens lui fait rétablir cette journée de rentrée des personnels et reculer d’autant la reprise des élèves. Ouf !

Mais la préparation de la rentrée se réduit-elle à une journée ? La supprimer signifierait-il que tout se ferait dans le chaos d’une désorganisation totale ? À lire de nombreux textes de réactions, j’ai l’impression que le système se réduit à un ministre, au tuyau de la décision centrale et à un établissement scolaire réduit à un réceptacle de la décision régalienne.

Quid de l’autonomie des établissements, de leur capacité – je dirai même de leur obligation — à s’adapter, à inventer, à répondre au contexte local ?

Qu’est-ce qui empêche les équipes d’établissement – de direction, le conseil pédagogique ou tout autre dispositif de pilotage – de préparer la rentrée dès le mois de mai précédent la nouvelle rentrée scolaire ? L’organisation du temps, la concertation avec chaque équipe disciplinaire, les perspectives pour les actions d’aide aux élèves en difficulté, la coopération avec les parents, etc.  Quels interstices temporels occuper en cette période de conseils de classe et d’examen ?

Et à la fin du mois d’aout — les équipes de direction rentrent deux semaines avant le retour des élèves —, qu’est-ce qui empêche les uns et les autres de finaliser ce qui a été entamé à la sortie ? Je me souviens du ballet des représentants de discipline qui prenaient rendez-vous avec le personnel de direction en charge de l’emploi du temps, pour examiner si les besoins des équipes étaient bien respectés, si certaines difficultés n’avaient pu être résolues, et le jour de la remise des emplois du temps, il ne restait plus que des détails à régler.

Cette journée de prérentrée, ce n’est qu’une journée de retrouvailles pour les uns et les autres, une reprise de contact : le travail de préparation est déjà réalisé bien en amont, et les ajustements vont se poursuivre bien après.

Rebond 1

Depuis l’ouverture de Clisthène, nous consacrons une semaine en juillet et une semaine en aout à la concertation en équipe, quand les élèves ne sont plus là, ou pas encore là.

En juillet, nous faisons le bilan de l’année, de la réussite des nouveaux dispositifs, ce qui a marché, moins bien marché. Chaque enseignant a un entretien individuel avec la direction. Au programme aussi : remue-méninges à propos de thèmes de semaines interdisciplinaires à venir. Discussion autour de nouveaux dispositifs éventuels. Choix d’un projet d’action culturelle pour chaque classe...

À la rentrée, le contenu des journées est balisé : éducatif, pédagogique, organisation... Constitution des groupes de tutorat, mise au point des emplois du temps, création de nouveaux projets interdisciplinaires et premier planning jusqu’à la Toussaint, choix des thèmes des semaines interdisciplinaires et désignation de responsables sur chaque semaine, préparation de l’accueil des élèves, des nouveaux parents et élèves, de la sortie d’intégration, accueil des nouveaux enseignants...

Alors même si ces temps de concertation réduisent les vacances, ils nous paraissent indispensables et même avec ces deux semaines, puis une réunion d’équipe hebdomadaire, vers février, nous ressentons le besoin d’avoir une autre journée, mais quand même il faut se ménager un peu...

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