Aujourd’hui, l’accompagnement envahit tous les domaines du social. Dans le champ éducatif, l’accompagnement à la scolarité a d’abord porté sur les apprentissages fondamentaux dans le premier degré, en particulier la lecture, par exemple avec le dispositif « Coup de pouce » hors temps scolaire. Dans le second degré, de nombreux dispositifs ont vu le jour depuis la création du collège unique sous des appellations diverses : soutien, aide au travail, méthodologie, aide individualisée… Cet empilement a été « balayé » par l’institution avec la mise en place de l’accompagnement éducatif au collège, après les cours (2007) et de l’accompagnement personnalisé, dans l’emploi du temps des élèves, d’abord en lycée professionnel (2009) puis au LEGT (2010).

Tous ces dispositifs ont pour objectif de contribuer à la réussite de tous les élèves, mais les contenus et les façons de concevoir l’accompagnement apparaissent d’une grande diversité, d’où une réelle difficulté à dégager les traits communs de ce que pourrait être un accompagnement scolaire « efficace ».

La mise en place de ces actions, souvent sur la base du volontariat, amène les enseignants à de nombreuses interrogations sur les pratiques pédagogiques à mettre en œuvre à la périphérie de la classe, s’ajoutant ainsi à leur charge de travail habituelle. Une telle implication interroge également l’identité professionnelle des enseignants, au sein d’un système où l’organisation structurelle semble de prime abord peu compatible avec une posture d’accompagnement.


Mais cette posture, en rupture le modèle pédagogique dominant, ne gagnerait-elle pas à irriguer les pratiques ordinaires d’enseignement-apprentissage dans la classe et à s’inscrire au cœur du métier d’enseignant, surtout à un moment où le numérique et la communication en réseau sont susceptibles de bouleverser les processus d’apprentissage et la relation entre professeur et élève ?

Sauf que… quel que soit le contexte, la posture d’accompagnement ne va pas de soi et suppose une formation, elle aussi, par l’accompagnement des enseignants sous forme d’échanges d’expériences, de confrontation de points de vue, de tâtonnements, d’analyses de pratiques.

C’est pourquoi ce cercle d’échanges portera sur les différentes dimensions et facettes de l’accompagnement, sur les plans identitaire, éthique, organisationnel et pédagogique.
En contrepoint, on s’interrogera sur sa pertinence et on tentera de préciser les caractéristiques de la figure professionnelle qui pourrait être celle de l’« enseignant-accompagnant ».

Bibliographie

  • Bourreau Jean-Pierre et Sanchez Michèle, Rendre la parole aux élèves. Clés pour les accompagner sur les voies de la réussite – Chronique Sociale, 2013
  • Paul Maela, L'accompagnement : une posture professionnelle spécifique ? L'Harmattan, 2004
  • Mansuy Anne et Zakhartchouk Jean-Michel, Pour un accompagnement éducatif efficace (Préface de Françoise Clerc), CRDP de Franche-Comté, CRAP, 2009
  • Wiel Gérard et Levesque Georges, Penser et pratiquer l'accompagnement, Accompagnement et modernité ; de la naissance à la fin de vie, Chronique Sociale, 2009

Et des revues