Je vous présente une émission (consultable en cliquant ici) qui est le premier résultat du travail d'une classe PEM (Projet d'Education aux Médias) qui regroupe depuis des élèves d’une 6e de SEGPA et des élèves de collège ordinaire, à l’initiative de mes deux collègues Caroline Faivre (PE spécialisée) et Clarisse Maignan (prof d'HG-EC).

Les élèves se sont occupés du choix des rubriques, des thèmes, de l'écriture, de la vidéo et de l'enregistrement des djingles audio (c'est ma petite contribution). Le montage est pour l'instant trop long et compliqué.

Ils sont maintenant en 4e et je vous laisse imaginer tout ce qu'ils peuvent apprendre à partir d'un tel projet... De l'inter, du transdisciplinaire, en veux-tu en voilà.

D'autres émissions sont à venir. 

Merci de nous aider à "faire le buzz" pour faire découvrir cette émission !
 

Rebonds 6

Très grand, énorme bravo. Oui je crois vraiment que les élèves peuvent beaucoup apprendre avec des projets de ce type, et je crois aussi qu'il font beaucoup pour changer les regards sur soi-même, les autres et l'école ; tant pour les élèves que pour les enseignants.

Lors de mon année de stage à l'IUFM de Lyon en 2001, j'avais suivi un module de sociologie de l'éducation. Je me souviens d'une remarque qui m'avait marqué à propos d’une vidéo un peu du même type que celle de Gwenael, réalisée dans un collège de Saint-Priest (banlieue populaire du sud-est lyonnais) : « pendant que les élèves de ZEP consacrent du temps à réaliser des vidéos, ceux du VIème (arrondissement chic de Lyon) font de l'histoire et des mathématiques : est-ce que les enseignants ne contribuent pas ainsi à creuser les inégalités scolaires ? » C'était peut-être un peu plus nuancé, mais c'est ce que j'ai retenu… Sans doute que dépasser ce genre d'opposition passe par une évolution des programmes et des examens : quelles sont les compétences et les connaissances que l'école demande aux enseignants de travailler avec les élèves, quel que soit leur milieu social ? Comment prendre en compte aussi toutes les compétences travaillées en réalisant un reportage, et pas seulement en faisant de l'algèbre ou de la cartographie ?

Il me semble qu’on approche là une vraie question, parce qu’il s’agit de construction de tout un attirail cognitif : avec ce travail on tisse (comme dit Dominique Bucheton) les savoirs et savoir-faire. L’enseignement traditionnel se contente de découper soigneusement des pièces dans de beaux tissus précieux en leur laissant le soin de les assembler sans même prendre la peine de leur apprendre à coudre pour monter le patchwork.

Avec un travail comme celui que Gwenaël a partagé avec nous, les enseignants enseignent le tissage à leurs élèves et, dans les cours disciplinaires, leur enseignent aussi la coupe et la préparation des matériaux dont ils sont les spécialistes et que les élèves pourront agencer à leur gout sur ce beau tissu.

Alors, tisserand est un métier qui s’apprend. Quand on se lance, surtout sur le tas, on mélange les fils, on est parfois obligés de couper, de faire des nœuds... la trame est trop lâche ou trop serrée (en ZEP on a souvent tendance à trop serrer la trame, on n’a plus assez de fil pour la lisse et de toute façon c’est tellement serré sur le cadre qu’on a du mal à passer — attention entre trame et lisse, je me trompe peut-être de fil).

Bonjour,

Merci  pour l'intérêt que vous portez à notre travail.

L'émission 2 est en ligne.

On peut y voir les progrès des élèves. Je rappelle qu'il s'agit d'une classe à PEM (Projet d'éducation aux Médias) qui réunit 15 élèves de 4ème SEGPA  à 15 élèves d'une autre 4ème du collège la Madeleine au Mans. Ces élèves travaillent ensemble depuis la 6ème. Ils ont ainsi créé un journal en 6ème et des émissions de radio en 5ème. 

Voici l'émission 2 :

http://www.dailymotion.com/cmadtv#video=x1b21rp

Caroline Faivre

Merci pour cette deuxième vidéo qui m'a permis de découvrir Tété ( ben oui, moi non plus je le connaissais pas!).

Et pour dire aussi que dans le cadre de l'Accompagnement Personnalisé, une CUI, du nom d'Alexandra Thierry, régisseuse au cinéma de formation, anime un atelier vidéo. Les élèves ont choisi la forme du ...journal télévisé! Le premier petit film a vu le jour la semaine dernière et c'est très chouette! Evidemment!

La question c'est de savoir ce que nous allons en faire? Le diffuser où? Comment? De vrais questions intéressantes à l'heure de la création des chartes de respect des règles pour l'utilisation des médias tels que la vidéo, le numérique et l'Internet.  A suivre...

Cathy Marret, principale adjointe en collège.

 

Bonsoir,

Suite à certains mails sur le groupe-crap (yahoo), je rebondis sur certaines remarques et questions de Sylvie Floc'hlay.

Tout d'abord concernant le son : nous sommes bien conscientes (ma collègue et moi-même) du problème. Nous espérons pouvoir équiper nos téléphones ou ipad de micro plus professionnels. Car oui, la plupart du temps, nous prêtons aux élèves nos téléphones portables ou nos tablettes afin qu'ils enregistrent. Pour leurs propres enregistrements (certains font des reportages sans nous !), ils utilisent leurs téléphones, ipod... Les moyens ne sont finalement pas un gros problème. Nous nous adaptons et nous préférons utiliser des outils que nous maîtrisons. Nous avons confiance en nos élèves et il n'est pas rare de les voir se balader dans le collège avec nos téléphones. Toutefois, vous avez raison, le son est moyen. 

Merci Sylvie pour votre regard bienveillant et merci de nous suivre. Les émissions se poursuivent...

Je remercie également Dominique Seghetchian pour ses encouragements.

Je poursuis en répondant à Sylvie Abdelgaber qui s'interroge sur la façon dont nous procédons.

Ma collègue Clarisse Maignan (PLC d'Histoire-Géo-EC) et moi-même Professeur des Ecoles spécialisée avons créé la première classe à PEM (Projet d'Education aux Médias) de l'académie de Nantes. Cette classe fonctionne depuis 3 ans et a la particularité de regrouper 30 élèves dont 15 sont scolarisés en SEGPA (Section d'Enseignement Général et Professionnel Adapté). Les élèves ont créé un journal papier en 6ème, des émissions de radio en 5ème et cette année, leur choix s'est évidemment tourné vers internet. 

Les élèves ont le droit de ne pas passer devant la caméra (mais en réalité, ils passeront tous, portés par l'envie et la motivation du groupe... Il s'agit juste d'une question de temps, de confiance dans le groupe et en nous). Par contre chaque élève doit trouver sa place : chroniqueur un jour, animateur un autre, caméraman, réalisateur, décorateur du studio, documentaliste.

Les groupes se font en fonction des sujets choisis par les élèves : nous avons toutefois privilégié quelques rubriques (la découverte de métiers, les rencontres, le sport : tout ce qui peut amener les élèves à sortir de leur milieu scolaire et aller vers de nouvelles personnes, s'enrichir du monde qui nous entoure).

Ainsi, dans l'émission 2 qui vient de sortir : Diamant, élève en SEGPA s'est associé à Kenza, élève de 4ème pour présenter le journal. L'analyse de la première émission avait révélé quelques imperfections que les élèves ont décidé de corriger en co-animant une émission. Pour leur émission, ils ont choisi de parler des deux sujets auxquels ils avaient participé (bien sûr). Diamant est allé interviewer Tété (mais si vous connaissez au moins ça   https://www.youtube.com/watch?v=1mvz7I7Dp5c ) avec ses copains de classe Baptiste  et Valentin (avec qui il a rédigé les questions et avec qui il a répété et répété encore le coeur battant les questions qu'il devait mémoriser.), et Kenza avait préparé avec Mathilde (élève de SEGPA) un questionnaire pour mieux connaître le métier d'infirmière scolaire. Valentin et moi-même avons filmé la session acoustique à la rédaction d'Ouest-France qui nous y a autorisé et Valentin a filmé l'interview. 

Toutes les interviews au collège sont faites sur le temps de cours : les élèves ont pris un rendez-vous avec la personne qu'ils souhaitent interviewer, ils sont autonomes. S'entraîner avec le personnel du collège est un avantage car ils peuvent recommencer leurs interviews (parfois 3 ou 4 fois quand les personnes acceptent) ce qui n'est pas possible lors d'une sortie et lors d'une interview d'artiste.

Pendant le "cours", certains élèves sont donc en interview, d'autres écrivent des chroniques, d'autres font des recherches pour une future interview, d'autres s'entraînent à dire leur chronique devant la caméra... Il ne nous reste plus qu'à centraliser tout ce travail, les faire s'interroger sur la pertinence de leurs questions, leur permettre de trouver des angles d'approche pour qu'un sujet  soit intéressant, pointer des choses à améliorer et les aider à trouver des solutions. Et monter les émissions aussi !!

Le gros du travail consiste en effet à monter les émissions. Nous aurions aimé permettre à des élèves de le faire, mais nous avons eu à nous former (merci le CLEMI) et nous commençons tout juste à maîtriser le logiciel de montage. Nous pensons donc qu'il serait intéressant de poursuivre l'aventure l'an prochain pour permettre à quelques élèves d'accéder à cette phase.

Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas.

Et merci de continuer à nous suivre. Les élèves sont fiers d'apprendre que d'autres professeurs que nous regardent leurs émissions.

Ces encouragements font du bien. 

A bientôt sur M@d'TV

Caroline Faivre

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