Pour poursuivre avec vous la réflexion engagée dans l'atelier où nous avons présenté le projet que nous menons avec nos élèves décrocheurs de 3ème, nous ouvrons ce fil de discussion. Pour rappel, il s'agit  d'une option d'une quinzaine d'élèves de 3ème, inscrits à un concours de technologie, impliquant la construction d'une mini F1, et s'articulant à une thématique d'histoire des arts.

Il pourrait donc être très intéressant de connaître votre grille d'analyse de nos travaux, puisque comme nous vous l'expliquions, nous sommes actuellement dans l'analyse d'une démarche instaurée de façon progressive et empirique, sur ses succès et ses marges de progrès.

Plusieurs axes de réflexion ont retenu notre attention pour expliquer l'impact de l'option sur les apprentissages et la réussite de ces élèves fragiles: un  projet sur l'année impliquant la fabrication d'un objet complexe, un travail en équipe dans lequel chacun a un rôle bien précis, une évaluation non stigmatisante, pratiquée notamment par des jurys extérieurs dans le cadre du concours,  le partenariat existant avec des étudiants de BTS, une autonomie à construire tant dans la démarche de solution de problèmes technologiques que dans la maîtrise de compétences d'oral, ainsi qu'une culture s'ancrant dans un vécu.

Nous attendons avec impatience vos réactions, analyses, questions suggestions, ainsi que le récit d'autres expériences menées avec ce type d'élèves

Rebond 1

Je me méfie de l'expression qui sert de titre à ce billet: excellence pour tous, qui reprend l'idée de ZEP, zones d'excellence, ou même de l'élitaire pour tous due à Antoine Vitez jadis. Car d'une part c'est une sorte d'oxymore: et si tout le monde est excellent, l'excellence ne veut plus rien dire. Mais surtout , ça risque d'occulter les problèmes qui se posent avec ces élèves qui, probablement, ne maîtrisent pas comme il conviendrait la langue, le raisonnement... Ce qui est essentiel est de voir comment le projet peut aider à construire des compétences dites de base. Je suis convaincu que c'est une voie très féconde, comme le note Perrenoud dans le numéro des Cahiers sur les situations complexes (510), mais ce n'est pas automatique. Il peut y avoir des projets en classe relais, en SEGPA, dans des classes "spéciales" très intéressants, mais qui peuvent déboucher sur les deux dérives jadis pointées par Meirieu: le productivisme ou la dérive fusionnelle. On a fait une belle réalisation (excellente si on veut) ou on a été bien ensemble. Le problème reste: qu'apprend-on? Il ne faudrait pas que la manière réactionnaire dont a été posée la question des "fondamentaux" par des ministres comme de Robien ou Darcos supprime la question. Je ne doute pas que le projet de Loos de Céline et Francis s'en préoccupe, mais je pose cela de façon plus générale

jm zakhartchouk

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